En Europe et particulièrement en France, l’industrie automobile est confrontée, depuis deux décennies, à de graves difficultés structurelles aggravées par les crises depuis 2008. La majorité des constructeurs reste confrontée à des surcapacités de production et la crise des dettes souveraines ne permet plus aux Etats de secourir massivement la filière. Les constructeurs commencent donc à restructurer et à redimensionner leur capacité de production. C’est ainsi que des annonces de fermetures de sites ont été faites en Europe et en France avec le site PSA d’Aulnay sous-bois. C’est maintenant au tour de Renault d’annoncer un projet de suppression d’emplois d’envergure.
Le constat est largement partagé par les acteurs économiques : la filière automobile européenne, hormis les constructeurs allemands, souffre de deux maux économiques majeurs. La filière a un problème de positionnement de l’offre et un déficit de demande, avec des conséquences dramatiques pour l’emploi. Les politiques d’austérité et la concurrence non maîtrisée des pays émergents aggravent cette situation et les restructurations d’ampleur sont désastreuses pour les sous-traitants. La FCE-CFDT est au premier plan concernée, car ces entreprises sous-traitantes dépendent essentiellement de ses champs professionnels : le verre, la plasturgie et le caoutchouc.
C’est pourquoi l’urgence est d’accompagner et de soutenir les équipes syndicales confrontées à ces difficultés. Nous devons aussi continuer notre réflexion sur la prospective industrielle et sociale pour aller vers une croissance économique durable. Cette prospective doit être portée en premier lieu au niveau européen. C’est bien à cette échelle que des politiques communes et coordonnées donneront un nouveau souffleà l’automobile et à l’industrie dans son ensemble.
Relancer cette industrie c’est aussi développer un dialogue social permettant de mieux répondre aux enjeux sociaux et environnementaux de demain. Le rôle de l’Europe est d’assurer un soutien important en termes de recherche et développement dans la filière et d’investir dans les compétences, la formation et la création d’emplois qualifiés permanents dans tout le secteur automobile.
L’Europe doit être moteur de cette nécessaire mutation industrielle en impulsant une politique de relance économique avec des mesures de protection du tissu industriel européen. La FCE-CFDT, à son échelle, milite dans ce sens. C’est une question de survie pour l’industrie européenne et plus particulièrement l’industrie française.