Les 26 et 27 octobre derniers, la FCE-CFDT organisait un colloque sur le thème des relations industrielles en Europe, avec le soutien financier de la Commission européenne. Près de 130 invités, dont une cinquantaine de représentants provenant de différents pays de l’Union, y ont participé. Pour la FCE et ses partenaires syndicaux (l’IG BCE pour l’Allemagne, la Fia-UGT pour l’Espagne, la Femca-Cisl pour l’Italie, Solidarnosc SPCH pour la Pologne, Alfa-Cartel pour la Roumanie, et la fédération européenne Emcef), il s’agissait d’initier la réflexion des militants en responsabilité nationale dans les différents pays sur la question des relations industrielles. Une réflexion enrichie par la confrontation des points de vue entre partenaires sociaux européens et universitaires, chercheurs et experts invités. Et ce, afin de traduire cette réflexion en pistes concrètes d’actions syndicales, tant au niveau national qu’au niveau européen en termes de dialogue social sectoriel notamment.
Le contenu du 4e rapport de la Commission européenne sur « Les relations industrielles 2006 » a été présenté par un représentant de la DG Emploi de la Commission. Ses analyses ont favorisé les échanges. Ainsi chacun a-t-il pu constater que l’approche des relations industrielles en Europe varie selon les pratiques locales de dialogue social : codétermination en Allemagne, tripartisme dans les pays du nord de l’Europe, travail intersyndical en amont des négociations dans les pays du sud de l’Europe comme en Italie et en Espagne, relations intersyndicales quasi inexistantes en France.
Le colloque, dans son déroulé, a suivi les trois thèmes majeurs abordés dans le 4e rapport : les fondements sociaux de la performance, démocratie sociale et dialogue social en Europe, puis flexibilité, précarité et flexicurité. Chacun de ces thèmes ont donné lieu à une table ronde. On retiendra particulièrement la présentation du concept de flexicurité tel qu’il est mis en place au Danemark. Une occasion d’ouvrir un débat intéressant, tant sur la mobilité en termes d’emploi et de métier, que géographique et d’accompagnement quand un salarié se trouve privé d’emploi. Flexicurité devient alors synonyme de souplesse, de flexibilité, mais aussi de garantie pour éviter à chacun de passer par la case « précarité ». La Commission européenne voit dans ce concept un des éléments inscrits dans les objectifs de la Stratégie de Lisbonne pour développer et garantir l’emploi. Bref, un débat qui arrive à point nommé au moment même où la notion de flexicurité parcourt les différents pays et se retrouve jusque dans le vocabulaire des employeurs.
Tout au long de cette conférence, les participants auront été nombreux à manifester leur intérêt. Ils ont participé activement à l’ensemble des débats qu’ils ont qualifiés, à l’issue des travaux, de « professionnels et d’enrichissants ». Enfin beaucoup ont souligné la pertinence du thème choisi, d’autant que cette initiative est la première à se tenir sur ce thème avec des participants venus d’horizons divers.