La FCE-CFDT a répondu présente à l’invitation de l’Union française de l’Electricité (UFE), la chambre patronale représentant les entreprises du secteur électrique des Industries électriques et gazières.
Ce colloque annuel s’est tenu le 14 décembre dans un contexte particulier de hausse inédite des prix de l’électricité depuis des décennies, illustrant la faillite du modèle totalement concurrentiel du secteur développé depuis les années 1980 (au siècle dernier…) par les parangons du « tout libéral », Reagan et Thatcher, et jamais remis en question depuis, modèle que n’a cessé de dénoncer la FCE-CFDT appelant de ses vœux une régulation au profit des citoyens consommateurs et de la collectivité nationale.
Le deuxième élément de ce contexte inédit, c’est le tournant de la transition énergétique, avec la décarbonation, entraînant une véritable nouvelle révolution industrielle qui nécessitera des investissements colossaux d’ici à 2050 et qui se chiffrera en centaines de milliards d’euros cumulés sur la période, tant dans les moyens de production décarbonés et souvent décentralisés, que dans l’adaptation des réseaux de transport et de distribution, qui devront acheminer le courant 24h/24h jusqu’aux consommateurs finaux !
Fait sans précédent, la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a introduit ce colloque par un discours de plus de 30 minutes, en développant les 3 valeurs qui animent le gouvernement en la matière : progressisme, pragmatisme et humanisme. Soutenir résolument par l’investissement public, le développement de l’électricité bas carbone, en ce sens prendre en compte le scénario développé par RTE de 750 TWh à horizon 2050 – scénario également retenu par la FCE-CFDT, car il prend en compte le développement industriel national – en s’appuyant sur toutes les sources d’énergies sans les opposer : nucléaire, renouvelables, éolien et solaire, développement de l’hydrogène vert, sans oublier la rénovation énergétique, car le kWh le moins cher, c’est celui qu’on ne consomme pas.
C’est ainsi que la France soutiendra l’inclusion du nucléaire et du gaz comme énergies de transition dans la taxonomie européenne pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Humanisme, enfin, car il ne faudra laisser personne sur le bord du chemin, ce qui signifie protéger les consommateurs citoyens, notamment les plus faibles, du renchérissement des prix de l’électricité. Comme l’a rappelé le président de la Commission de régulation de l’électricité (CRE), les consommateurs restés au tarif réglementé de vente (TRV) n’ont pas accusé la hausse des tarifs de l’électricité comme ceux qui ont été attirés par les sirènes du marché, puisque le TRV a augmenté de 2 % en 2021, et le gouvernement s’est engagé à ce qu’il n’augmente pas au-delà de 4 % en 2022.
Cette véritable révolution industrielle et mondiale qui s’ouvre devant nous et qui sera créatrice d’emplois doit également nous faire toucher du doigt les changements que nous devrons opérer pour maintenir une planète vivable pour nos futures générations. Citons le président de la CRE avec son franc-parler : « Refuser les éoliennes parce qu’elles font « pfft, pfft » ou parce que ce n’est pas beau… faut quand même mettre en regard les centaines de villages engloutis et les milliers de morts annuels dus à l’exploitation du charbon ! »