Les huit organisations (CFDT, CGT, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et UNSA) réunies en intersyndicale ont appelé à faire du 1er mai un nouveau temps fort de mobilisation pour peser sur le gouvernement et le patronat. Le caractère unitaire de cet appel, le jour de la fête du travail, est exceptionnel en regard des 1er mai antérieurs organisés en ordre dispersé. Dans le prolongement des journées d’actions des 29 janvier et 19 mars, il est primordial de maintenir l’unité d’action dans la durée.
Les premiers résultats déjà obtenus par la mobilisation restent insuffisants. La relance des investissements doit s’accompagner d’une relance de la consommation.
La mise en place du Fonds d’investissement social (FISO) doit permettre d’améliorer immédiatement la situation des salariés les plus touchés. Mais les financements apportés par l’Etat sont à ce jour trop faibles (primes pour les jeunes, amélioration du chômage partiel, formations qualifiantes,…). Pourtant, sans accentuer le déficit de l’Etat, il faut par exemple suspendre le bouclier fiscal, les exonérations de cotisations et d’impôts sur les heures supplémentaires, et transférer la masse d’argent ainsi récoltée vers le FISO.
Le décret sur les rémunérations des dirigeants des entreprises ayant reçu des aides publiques directes montre que le gouvernement a commencé à reculer devant les effets dévastateurs provoqués dans l’opinion par les abus de patrons sans scrupule. Mais le fait de le limiter dans le temps et de le réduire à quelques cas ne répond pas à la question de la redistribution des richesses. Aucun décret n’impose, par exemple, aux entreprises d’avoir des bases conventionnelles de rémunérations au-dessus du Smic.
Partout dans le monde, le sentiment d’injustice grandit face aux dérives du capitalisme financier. Ce début de remise en cause du système actuel doit aller plus loin, notamment sur la gouvernance des entreprises. Les salariés doivent être associés aux choix stratégiques de celles-ci et aux modalités de répartition des richesses produites.
A Londres, le Sommet du G20 a exprimé son intention de conjuguer la relance des économies mondiales avec la régulation de la finance internationale. La déclaration finale prend en compte l’exigence du mouvement syndical mondial pour une croissance riche en emplois verts et durables. Le 1er mai est aussi pour nous l’occasion d’affirmer notre engagement international avec tous les syndicalistes qui mènent partout les mêmes batailles.
C’est un jour de mobilisation particulier qui doit permettre au mouvement syndical de poursuivre sa détermination à obtenir des résultats concrets pour les salariés.