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Trois ans de formation des équipes aux risques industriels

La formation-action "Risques industriels" proposée par la FCE-CFDT et organisée par l’association Idéforce et l’Ineris, s’efforce chaque année de faire progresser les militants de la fédération sur ces thématiques. Familles de risques, accidents majeurs, principes de sécurité, réglementation, études de danger ou d’impact…

La formation-action « Risques industriels » proposée par la FCE-CFDT et organisée par l’association Idéforce et l’Ineris, s’efforce chaque année de faire progresser les militants de la fédération sur ces thématiques. Familles de risques, accidents majeurs, principes de sécurité, réglementation, études de danger ou d’impact…, autant de thèmes étudiés tout au long des 10 jours de formation. Objectif : consolider les connaissances des militants et faire d’eux des acteurs reconnus dans l’entreprise.

Seveso, Bhopal, Tchernobyl, Feyzin, Blaye, Toulouse… Autant de noms qui nous rappellent que le risque zéro n’existe pas et qu’il fait aujourd’hui partie intégrante du quotidien des salariés de nos industries. Dans toutes les branches d’activité, les salariés transportent, déplacent, manipulent des produits dangereux. Ils règlent, entretiennent, réparent des machines à proximité d’installations présentant des risques d’explosion, d’incendie, de dissémination de produits toxiques.

Dans ce contexte, deux acteurs principaux se partagent la vedette. D’un côté, l’Etat. Depuis près de 25 ans, il fait évoluer le cadre législatif et veille à sa bonne application en matière de prévention des risques industriels majeurs. De l’autre, les industriels. Ils exploitent les installations classées pour la protection de l’environnement et visent le respect des règles qui leur sont imposées par l’administration. Elus locaux, commissions locales d’information et associations de protection de l’environnement sont reconnus comme interlocuteurs externes, mais rencontrent malgré tout des difficultés à voir leurs noms figurer sur l’affiche !

Qu’en est-il des acteurs internes à l’entreprise ? Par leurs actions au quotidien au sein des établissements à risques, les représentants des salariés sont légitimes dans la prévention des risques industriels. Risques industriels, environnementaux et professionnels ne sont plus dissociables. C’est pourquoi, l’instance représentative du personnel (IRP) qu’est le CHSCT (Comité hygiène sécurité et conditions de travail) doit s’imposer, dans ses trois dimensions, comme interlocuteur face aux directions. Il doit être constitué d’élus ayant des connaissances à la fois techniques et réglementaires.

La formation-action « Risques industriels » proposée par la FCE-CFDT et organisée par l’association Idéforce et l’Ineris (Institut national de l’environnement et des risques) s’efforce chaque année de faire progresser les militants de la fédération sur ces thématiques. Familles de risques, accidents majeurs, principes de sécurité, réglementation, études de danger ou d’impact… autant de thèmes étudiés tout au long des 10 jours de formation (voir encadré). Objectif : consolider les connaissances des militants et faire d’eux des acteurs reconnus dans l’entreprise.

Le premier module (sur 5 jours) a pour objectif de familiariser les militants aux notions de base en matière de risques industriels, chimiques et nucléaires. A l’issue de cette première semaine, les stagiaires disposent d’un dossier intersession qu’ils devront confronter aux réalités de leur entreprise.

Le second module (sur 5 jours) apporte aux membres de CHSCT les connaissances pour une lecture critique et pertinente des informations et documents qui leur sont adressés. Les stagiaires présentent les résultats de leur travail intersession et échangent sur les éventuelles difficultés rencontrées.

Le troisième module vise à constituer, parmi les stagiaires ayant suivi les modules 1 et 2, un réseau d’experts capables d’intervenir en appui pour l’ensemble de la fédération, notamment en période de crise.

Prochaines dates

Module 1 : du 13 au 17 septembre 2004
Module 2 : du 14 au 18 mars 2005

Depuis 2002, année de la première formation, sur 61 stagiaires, 14 ont participé au module 2. Ils sont issus de 16 syndicats et 6 branches ont participé au casting.

Marie, Pascal et Chantal travaillent dans un établissement de la branche caoutchouc classé « soumis à autorisation et à déclaration ». Acteurs au sein de leur section depuis une dizaine d’années, ils investissent le CHSCT de nombreuses missions, pour lesquelles ils se forment régulièrement. Aujourd’hui, ils mettent à profit la formation-action « Risques industriels ».

« Nous étions très dynamiques au sein de la section en matière de conditions de travail », se rappelle Marie, « notamment en ce qui concerne les douleurs. Mais dans le cadre de la sécurité, nous avions besoin d’y voir plus clair. Rarement, la direction nous communiquait des documents sur les produits chimiques. »

« On s’est tous les trois inscrits dans le plan de formation de la section », complète Pascal. « On avait envie de découvrir ce domaine. Moi, en tant que pompier d’entreprise, j’avais quelques éléments. Mais je ne faisais pas forcément le lien avec le CHSCT. »

Chantal remarque que cette formation leur a permis de relier risques professionnels et industriels. Aujourd’hui, les militants analysent mieux les risques aux postes de travail. La direction les consulte aussi plus régulièrement : « Les relations sont plus constructives. Nous avons découvert que, sur le site, trois études de danger sont en cours. Nous avons demandé à les consulter avant qu’elles ne soient remises aux autorités publiques. Nous les décortiquerons comme un exercice en formation ». Pour Pascal, la formation donne de l’assurance : « On a moins de mal à aborder certains sujets. On a beaucoup appris sur les produits chimiques, et on est plus à l’aise pour en parler en réunion. Plus attentifs au risque chimique, nous l’avons intégré dans nos inspections de CHSCT. On découvre chaque jour de nouvelles actions de prévention à mettre en place. Membre de CHSCT, c’est un travail passionnant ! ». Marie souligne le changement dans les relations avec les salariés, qui voient plus régulièrement les membres du CHSCT sur le terrain. « Les actions aboutissent et les relations sont de fait moins tendues. »

Thierry est opérateur auxiliaire de seconde intervention, élu au CHSCT depuis 10 ans. Le site sur lequel il travaille, classé Seveso « seuil haut », présente les risques les plus élevés. Il a ressenti le besoin d’aller plus loin en matière d’analyse des demandes d’autorisation d’exploiter.

« A la base, ce qui m’intéressait, c’était d’avoir des éléments face à la direction, notamment en tant que membre de la commission sécurité/environnement du comité central d’entreprise. Etre au fait des nouveaux textes, dont la loi Bachelot qui impacte directement les élus de CHSCT sur site Seveso « seuil haut », et ainsi être pertinent dans le cadre de la liaison CFDT des élus de CHSCT au niveau du groupe. » La formation lui a donné de l’assurance : « Je me sens capable d’aborder les sujets les plus techniques, que mon interlocuteur soit président du CHSCT, responsable sécurité ou encore inspecteur de la Direction régionale de l’industrie, la recherche et l’environnement. La loi Bachelot a modifié nos relations dans l’entreprise, comme avec les acteurs externes. Je devrais représenter la CFDT dans le Comité local d’information et de concertation du Havre. Je sais aujourd’hui avoir un regard critique sur une étude de danger, qui doit être dorénavant mise à jour au moins tous les 5 ans. Je mets en pratique ce que j’ai appris en formation : cibler les points clés et porter un regard critique ».

Comme beaucoup de militants du caoutchouc, Thierry apprécie cet investissement qui change les relations avec les salariés : « Lors des élections de mars 2003, nous sommes passés de 19 à 27 %, récompense d’un travail de terrain surtout auprès des équipes en 3/8. On a pu élargir notre réseau en s’implantant dans les trois quarts de l’entreprise. On a communiqué notamment par un tract présentant les IRP. Les salariés ont découvert que si le comité d’entreprise est au cœur des enjeux économiques, les élus du CHSCT peuvent répondre à leurs questions en matière de risques. Et là, ils se sont sentis interpellés. Produits chimiques, exposition des salariés, ce sont des choses qui leur parlent. »

Thierry organise des journées thématiques mensuelles : hygiène et environnement, impact de la sous-traitance sur les sites Seveso, rencontre avec les pompiers de l’entreprise…, autant d’actions qui permettent d’ouvrir le dialogue avec les salariés.

Christophe Faucheux, délégué syndical sur un site nucléaire, est interpellé par les catastrophes industrielles, médiatisées depuis une dizaine d’années. Il souhaitait se former et découvrir ce qui est fait dans les autres industries.

« Il est de la responsabilité de la section de réfléchir et mettre en œuvre la politique globale des IRP. Il faut que chacun soit au clair avec l’environnement et la sécurité des salariés. » Dans le nucléaire, la direction intègre la sécurité et la protection de l’environnement au cœur du métier des agents. Les IRP doivent s’en emparer pour en faire des axes de travail propres aux salariés.

Christophe reconnaît qu’avant la formation, il avait beaucoup d’a priori. « On nous positionne souvent comme les pros de la sécurité…, mais dans le pétrole ou la chimie, ils n’ont rien à nous envier ! » Le partage d’expériences lui a beaucoup apporté. Maintenant, il veut communiquer avec les équipes : « Les militants doivent accéder à l’information et ne pas s’en tenir aux documents. Aucun dispositif de sécurité, aucune procédure ne peut tout prévoir. Plus on a de certitudes, plus on risque l’accident. Il faut creuser au-delà ».

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