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Travailler plus pour gagner plus ?

Le pouvoir d’achat est une préoccupation essentielle des citoyens. Il est un des sujets centraux de la campagne présidentielle. Le poids croissant des dépenses incompressibles (logement, transport, énergie) et le coût de la vie, conjugués avec une progression modérée des salaires, conduisent un grand nombre de salariés à des difficultés financières...

Le pouvoir d’achat est une préoccupation essentielle des citoyens. Il est un des sujets centraux de la campagne présidentielle. Le poids croissant des dépenses incompressibles (logement, transport, énergie) et le coût de la vie, conjugués avec une progression modérée des salaires, conduisent un grand nombre de salariés à des difficultés financières. Les temps partiels subis et la précarité des emplois, le plus souvent associés à de faibles rémunérations, sont des facteurs importants de pauvreté, même si le taux de celle-ci a globalement reculé dans notre pays.

Pour répondre à l’amélioration du revenu, certains déclarent qu’il suffit de travailler plus pour gagner plus. Ils développent l’idée de détaxer les heures supplémentaires. Seul le respect du volontariat des salariés à choisir de faire ou non des heures supplémentaires serait négociable avec les organisations syndicales. Pour la FCE-CFDT, il est illusoire de croire qu’un salarié peut décider de son nombre d’heures travaillées. Les salariés à temps partiel contraint pourraient alors informer leur direction qu’ils travailleront dorénavant 35 heures comme tout le monde ! Il est donc irresponsable de vouloir ancrer dans les esprits un tel leurre. Malgré les assouplissements obtenus par la Loi Fillon, les entreprises utilisent rarement le volant d’heures supplémentaires annuelles dont elles disposent. Car il est d’abord nécessaire d’avoir une quantité de travail à
effectuer.

En réalité, c’est une nouvelle façon indirecte de remettre en cause la durée légale du travail à 35 heures. Après le jour de solidarité, qui a ajouté 7 heures de travail « gratuit », la monétarisation du compte épargne temps, la possibilité par accord de branche de dépasser 130 heures supplémentaires annuelles, cette détaxation a aussi pour but de rallonger le temps de travail.
Ces projets sont dangereux car si l’on exonère de cotisations sociales les heures supplémentaires, elles coûteront moins chers que la création de nouveaux emplois. Cela remettrait en cause nos systèmes de solidarité (protection sociale, retraites, assurance chômage par exemple) basés sur la redistribution des richesses. Pire, le paiement des heures supplémentaires serait exonéré d’impôt sur le revenu selon l’annonce d’un candidat à l’élection présidentielle. C’est une disposition qui renforcerait l’inégalité des citoyens.

Pour la CFDT, le gouvernement détient plusieurs leviers pour favoriser la progression du pouvoir d’achat. Amplifier sa pression sur le patronat pour revaloriser les grilles salariales des branches professionnelles. Contribuer au développement de la formation professionnelle pour permettre de meilleures qualifications. Rendre obligatoire le chèque transport. Etendre la participation aux entreprises de moins de 50 salariés. Faciliter l’accès au logement…

La cohésion sociale en dépend. Agir sur les bons leviers est préférable aux promesses électorales chimériques.

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