Septembre 2005 ne sera pas une rentrée sociale comme les autres. Le contexte social, économique et politique est d’une grande instabilité. Le taux de chômage de 10% plonge la France dans la torpeur. Il accentue le sentiment d’impuissance, le fatalisme qui, si l’on ne réagit pas, entraîneront inéluctablement un repli sur soi.
Les organisations syndicales ont décidé de manifester ensemble, le 4 octobre. Ce mouvement a pour objectif d’interpeller et le patronat, et le gouvernement qui décide seul de mesures qui renforcent les inégalités sociales entre salariés. Cependant, les manifestations à elles seules ne suffiront pas à inverser la tendance actuelle.
La France, comme la plupart des pays européens, se trouve à la croisée des chemins où des options sont à prendre pour l’avenir. Nous ne pouvons ignorer les évolutions du tissu économique français qui s’est adapté à la mondialisation. Le poids de l’industrie, des services, n’est plus le même aujourd’hui que dans les années 50. Pourtant, nous recherchons en permanence des solutions pour préserver des systèmes distributifs issus des Trente Glorieuses et dont nous constatons tous les jours les limites.
Il est urgent de refuser une société où le chômage de masse persisterait et qui mènerait à un système de protection sociale incapable de répondre aux besoins les plus fondamentaux des citoyens.
Une fois cette volonté affichée, la place des partenaires sociaux, la loi et la négociation, la reconnaissance du syndicalisme, de la société civile, doivent être revisités dans le souci de responsabiliser les acteurs et clarifier leur place respective dans notre démocratie sociale et politique. Ensemble, ils doivent se retrouver autour d’une table pour confronter leurs critiques de la société, établir un diagnostic du modèle français pour, dans un deuxième temps, jeter les bases d’une société compétitive et solidaire qui renforcerait sa place dans l’Europe et s’imposerait dans la mondialisation.
Ce n’est ni d’une rupture brutale dont nous avons besoin, ni d’un modèle à plaquer sur la société française sans tenir compte de sa culture et son histoire. Nous avons besoin de refonder notre société sur la base de valeurs partagées par le plus grand nombre. La rentrée 2005 doit être l’occasion de faire renaître le débat d’idées. C’est à cette condition que nous redonnerons de la visibilité et de la crédibilité à notre militantisme, ainsi que des perspectives d’avenir pour les hommes et les femmes de notre pays.
La CFDT a commencé à poser le débat du modèle social à repenser. Elle doit être entendue. Mais pour cela, il faudra dépasser les peurs du lendemain et les nostalgies qui favorisent l’immobilisme et renforcent la précarité. Inscrivons notre avenir dans un développement durable !