La fédération a organisé un débat sur les TPE-PME. L’objectif était de sensibiliser les secrétaires de syndicats aux problématiques de ces entreprises afin de mieux les comprendre et d’en améliorer la prise charge syndicale. Rappelons que les TPE-PME représentent 80% des entreprises de nos secteurs professionnels.
Pour ce débat, tenu le 29 novembre dernier et animé par Dominique Bousquenaud, secrétaire fédéral, Jean-Philippe Liard, délégué fédéral chargé de l’économie solidaire à la fédération, a ouvert la journée et présenté quelques éléments du contexte économico-financier ainsi que les différentes possibilités de financer ces petites entreprises. En ce qui les concerne, les besoins en trésorerie et l’accès au crédit sont importants. De plus au plan national, 700 000 d’entre elles vont voir partir leurs patrons pour cause de départ à la retraite dans les toutes prochaines années. Pour chacune d’elle la question du repreneur est posée, tout comme la pérennité de l’entreprise. Jean-Philippe a ensuite poursuivi sa présentation sur le thème du recours aux outils de l’épargne salariale ainsi que sur les possibilités de mobiliser l’épargne solidaire. Il a aussi abordé les potentialités de l’actionnariat salarié dans une logique de transmission pour les TPE-PME.
Le deuxième intervenant, Joseph Le Corre, dirigeant de TPE, a abordé la problématique du management de transition particulièrement dans les petites entreprises. Il s’agit d’assurer la poursuite de l’activité au sein des entreprises dans des conditions optimales. Entreprises qui n’ont pas, en général, les moyens des grands groupes. Nombres d’entre elles sont en difficultés, parfois tout simplement car le dirigeant prend sa retraite et qu’il n’y a pas de succession. Plutôt que de laisser disparaitre les emplois, des salariés sont parfois volontaires pour tenter la reprise, sous une forme classique ou en SCOP (coopérative). Une mission de conseil en transition peut jouer le rôle de catalyseur et contribuer à la construction de la reprise. Cette aide peut s’inscrire dans la dynamique du service au militant, voire à l’adhérent.
Le dernier participant de cette table ronde, Christian Castagnet, lui aussi dirigeant de TPE, a exposé l’intérêt de mobiliser et d’utiliser les réseaux d’influence des entreprises pour accélérer ou développer leur croissance. Il a insisté sur les conditions d’élaboration de politiques d’influence et de plans de mobilisation des réseaux adossés aux plans de développement des entreprises. Il a aussi précisé l’importance que peut avoir la santé des salariés et donc de la nécessité de mettre en place de la protection sociale mais aussi de l’épargne salariale. Cela facilite le recrutement de salariés pour ces entreprises.
Le débat avec les militants a fait apparaitre les difficultés de prise en charge par les syndicats de ce sujet ainsi que les difficultés pour appréhender la culture des petites entreprises y compris celles des salariés qui les composent. Les secrétaires de syndicats ont fait part de leurs expériences et des obstacles qu’ils rencontrent pour convaincre les patrons lors de contacts pour créer des sections syndicales ou tout simplement pour proposer l’adhésion aux salariés. Souvent le risque existe qu’ils soient victimes de discrimination syndicale, voire de licenciement. Le débat a montré la nécessité de s’appuyer sur les lieux où le dialogue social existe. Tout cela renvoie en général aux problématiques de territoire et sur le rôle du développement économique dans les bassins d’emploi. Pour la FCE-CFDT il faut défendre l’idée que, lorsque l’on maintient une entreprise, ce sont des emplois que l’on sauve et peut-être des adhérents. « Il est important de s’impliquer dans ce chantier pour faire avancer le droit des salariés des TPE-PME et pour sauvegarder leurs emplois » a conclu Dominique Bousquenaud.