Total vient d’annoncer l’arrêt de plusieurs lignes de production sur les sites de TotalPetroChemicals Carling, en Lorraine, et de Gonfreville, en Normandie. Ce projet, à réaliser entre 2006 et 2011, entraînerait 300 suppressions d’emplois. L’annonce intervient à peine trois mois après la sortie d’Arkema du groupe Total, sortie qui déjà avait entraîné d’importantes suppressions d’emplois dans le secteur de la chlorochimie.
Malgré l’annonce de près de 400 millions d’euros d’investissement, cette restructuration est purement défensive. Elle ne pérennise en rien les activités pétrochimiques de Total, menacées de disparaître à l’horizon 2012 tant le projet de la direction présente des zones d’ombre.
300 millions d’euros d’investissement sont destinés à l’arrêt de la production de styrène à Carling (330 KT/an) et de son transfert partiel (210 KT/an) sur le site de Gonfreville. TotalPetroChemicals va donc enregistrer une baisse de production de 120 KT/an. Dans une économie de volume que représente ce marché, la FCE-CFDT a du mal à comprendre l’intérêt économique de la chose…
80 autres millions d’euros d’investissement doivent permettre des échanges de produits entre Gonfreville et Carling. Ce sont 160 KT/an de benzène et 200 KT/an de styrène qui traverseront la France par chemin de fer. La FCE s’interroge sur le risque industriel que cela comporte pour les salariés, mais aussi pour les populations. Elle demande qu’une expertise soit menée afin évaluer le risque environnemental et social que représente une telle opération.
Une fois de plus, la stratégie financière de Total (i.e. fonctionner par centres de profit aux bornes de chaque entité) l’emporte sur les logiques de filières industrielles. C’est pourquoi, la FCE interviendra auprès du ministère de l’Industrie pour présenter un projet industriel alternatif, qui ne repose pas uniquement sur une stratégie financière.