Le 10 décembre dernier, 60 militants ont participé à la journée sur les troubles musculosquelettiques organisée par les militants du secteur Santé et Sécurité au Travail, de la fédération.

Laure Lamoureux, secrétaire fédérale chargée du secteur, a introduit cette journée d’étude que Dominique Bousquenaud, secrétaire général de la FCE, a conclue. Christelle Monier, déléguée fédérale Santé et Sécurité au Travail, en a assuré le fil rouge.

Les TMS, c’est quoi ?

Laurent kerangueven, ergonome à l’INRS et expert en prévention des TMS, a commencé sa présentation en démontant quelques idées reçues :

– Les TMS ne touchent pas seulement les salariés vieillissants, ne concernent pas seulement les métiers les plus exigeants physiquement et ne sont pas dus aux mauvais gestes des salariés.

– Les échauffements, les étirements, la relaxation ne permettent pas à eux seuls de prévenir les TMS.

– Les exosquelettes ne sont pas la solution contre le risque de TMS.

Les TMS sont des maladies qui touchent les articulations, muscles, tendons, vaisseaux sanguins. Ils s’expriment par une gêne et des douleurs, une perte de force, de la maladresse, des engourdissements, des picotements. Ils peuvent conduire à des difficultés à réaliser son travail, à des arrêts de travail, voire à un handicap temporaire ou durable.

Les TMS se localisent au niveau de la main, de l’épaule, du coude, du dos, du genou. Il existe 5 tableaux de maladies professionnelles qui se rapportent à ces pathologies.

Ils sont de loin les maladies professionnelles les plus fréquentes (87% des MP reconnues en 2022). En 2022, 45% des TMS ont entraîné des séquelles lourdes (incapacité permanente) avec des risques de désinsertion professionnelle. Les atteintes lombalgiques représentent 20% des accidents du travail.

Les conséquences sont d’abord humaines. Elles sont aussi économiques : 10 millions de jours de travail perdus chaque année, c’est plus d’un milliard d’euros annuel de dépenses.

TMS PRO, une démarche de prévention qui porte ses fruits

Pierre Fel, ingénieur conseil national de la CNAM – direction des risques professionnels, nous a présenté ce programme, avant d’insister sur la nécessité d’engagement fort de la direction.

Les 8 000 entreprises impliquées génèrent 80% des dépenses dues aux TMS.

Les premiers résultats montrent une diminution de 16% de l’indice de fréquence des TMS pour les entreprises accompagnées.

Cette démarche repose sur une approche hiérarchisée, méthodique, et procède par amélioration continue. Elle comprend 4 étapes : « En quoi suis-je concerné ? » ; « Par quoi commencer ? » ; « Comment agir ? » « Quels résultats ? ». Pour chaque étape, des outils sont à disposition des entreprises pour les guider.

Un zoom sur les entreprises de nos secteurs professionnels montre que 89% des entreprises concernées par ce programme ont engagé la démarche, 48% sont arrivées à l’étape 4. L’implication de tous les acteurs reste encore insuffisante, notamment la médecine du travail et les CSE.

Et l’action syndicale dans tout cela ?

Le CSE, avec sa commission SSCT, a un rôle déterminant dans la prise en charge des TMS. Il est indispensable que les élus aillent sur le terrain pour observer les salariés en situation de travail et se rendent compte des réalités.

Christelle a présenté le nouveau Fonds d’investissement pour la prévention de l’usure professionnelle. Le FIPU, créé en 2023, finance les entreprises qui engagent des démarches de prévention concernant les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les manutentions manuelles de charges.

La négociation est aussi un moyen de faire progresser la prise en charge des TMS à travers les accords santé au travail, risques psychosociaux, qualité de vie au travail… Et pour peser il faut s’appuyer sur des adhérents nombreux, répartis dans tous les services. Agir sur la santé au travail, c’est montrer que la CFDT est utile pour améliorer la vie des travailleurs au quotidien. C’est donc un formidable outil de syndicalisation.

L’objectif de la FCE est d’accompagner au mieux les équipes syndicales. Fiches pratiques « Maladies professionnelles », atelier de sensibilisation, formation… autant d’outils pour inciter les syndicats à se structurer et à agir sur la santé au travail au plus près des équipes.

TMS, est-ce plus clair pour vous ?

Un quiz de 15 questions proposé en fin de journée a permis à chacun de tester ses connaissances. Les 10 premiers gagnants ont remporté des lots utiles et pratiques.

De quoi donner envie à toutes et à tous de venir à la prochaine journée Santé au Travail !