Le groupe Thomson a annoncé la cession de l’activité historique de sa filiale Videoglass, la fabrication de postes de télévision. C’est une catastrophe économique qui se prépare si rien n’est fait.
Depuis l’annonce faite par Franck Dangeard, P-DG du groupe Thomson, de se désengager de l’activité tubes cathodiques pour la fabrication de téléviseurs, les 600 salariés de l’usine Videoglass, filiale du groupe située à Bagneux-sur-Loing et spécialisée dans la fabrication de cônes et d’écrans en verre, est désormais sans perspective pour son avenir.
Le groupe a annoncé que la cession de son activité historique, la fabrication de postes de télévision, se ferait par étape. Que rien ne changerait pour le plan de charge 2005 de Videoglass suite à cette cession.
Mais les élus CFDT s’inquiètent pour les années suivantes. La direction du site a déjà nommé un cabinet d’expert (At Kearney) pour trouver un éventuel repreneur pour tout ou partie de l’activité de Bagneux, voire pour diversifier l’activité verrière du site. Et Videocolor, situé en Italie et principal client de Videoglass, a aussi déjà été cédé au groupe Videocon, leader sur le marché indien.
Ces annonces faites par la direction du groupe, la baisse du prix du tube sur les marchés mondiaux et l’émergence de nouveaux produits haut de gamme (écrans LCD et plasma) ont poussé la CFDT à déposer un droit d’alerte, voté au comité d’entreprise (CE) en mars 2004 et élaboré par le cabinet d’expertise Syndex. Au CE d’octobre 2004, la CGC et la CGT votaient malheureusement pour la fermeture prématurée de ce droit d’alerte. Alors que nombre de questions restaient toujours sans réponse.
Après avoir versé aux actionnaires, par la seule contribution de Videoglass, la somme de 33 millions d’euros correspondant à 3 ans d’effort des salariés, le groupe n’envisage pour eux que la mise en place d’une préretraite, sans aucune garantie pour les activités ni les emplois.
C’est pour cette raison que les élus CFDT ont demandé que soit engagé un véritable débat sur l’emploi. Ils ont exigé que la responsabilité des emplois incombe à ceux qui ont préféré spéculer avec ces capitaux dans des pays à forte valeur ajoutée (Asie, Europe de l’Est), en oubliant volontairement d’investir et d’améliorer la recherche. Ce qui aurait pourtant garanti la pérennité de l’activité en France, et notamment à Bagneux.
Les élus CFDT de Videoglass ont alerté les pouvoirs publics et les politiques de la région sur la catastrophe économique qui se prépare si rien n’est fait.