Le temps passé au travail est une préoccupation majeure des salariés. Si le temps de travail est régi par la législation dans laquelle les 35 heures sont la règle, le temps au travail et le temps du travail peuvent être bien différents selon les personnes ou les activités. Le débat actuel sur l’articulation des temps professionnels et personnels est souvent abordé dans sa forme journalière, hebdomadaire ou annuelle. Pour la FCE-CFDT, il faut aussi le concevoir tout au long de la vie.
Les mutations sociétales entraînent des carrières plus morcelées, rythmées par des parcours professionnels parfois chaotiques, imposés par des causes étrangères à la volonté des salariés, les licenciements par exemple. Par ailleurs, le report du départ à la retraite augmente la durée d’activité, beaucoup de salariés aspirent donc naturellement à s’autoriser une pause dans leur carrière.
Aujourd’hui certains dispositifs le permettent déjà sans évènements particuliers. Il est par exemple possible de prendre un congé sabbatique, mais non rémunéré il n’est pas très attractif. Les droits à la formation permettent quant à eux d’envisager des renforcements de compétences ou des changements d’orientation. Le compte épargne temps pour sa part est libre d’usage mais n’est pas en place dans toutes les entreprises et donc pas accessible à tous les salariés.
La FCE revendique la possibilité pour tous les salariés de bénéficier d’un droit à la pause professionnelle sans restriction de finalité. Cela doit pouvoir se faire pour des activités associatives ou citoyennes mais aussi tout simplement pour des projets personnels. Le financement d’un tel dispositif ne doit pas peser sur les caisses d‘allocation chômage, celui-ci doit être envisageable individuellement et collectivement avec un engagement financier volontaire du salarié associé à un abondement de l’entreprise. Son accès doit être universel et donc non opposable à tous les salariés. Les employeurs quant à eux doivent être incités financièrement à ce que celui-ci s’exerce sans contraintes pour leur activité.
La plus-value d’un tel droit est évidente pour le salarié, ces mesures structurelles devraient aussi dégager des pistes d’évolution de l’emploi et de partage du travail pérennes dans le temps. Pour la FCE, il faut l’accompagner de garanties sur les conditions de retour dans l’emploi et dans l’entreprise, il s’inscrit dans une durée limitée et s’acquiert progressivement durant le temps d’activité. Notre rapport au temps a changé, pour la FCE-CFDT notre rapport à son utilisation doit aussi s’adapter.