Interview de Lionel Martino, secrétaire général du Syndicat Alpes Méditerranée sur quelques actions récentes de son syndicat

Vous avez récemment fait une distribution de tracts aux portes de deux entreprises de votre territoire Robertet et Charabot. Pour quelles raisons avez vous ciblé ces deux sites ?
Nous avons une section syndicale chez Robertet depuis plusieurs années qui est aujourd’hui un peu en sommeil et qui a du mal à se développer. C’est donc en lien avec le délégué syndical et le CAD (comité d’action développement) du Syndicat que nous avons programmé une action de tractage à la fois à Robertet, qui compte 600 salariés, mais également à Charabot et ses 250 salariés. Ces deux PME de notre territoire vont prochainement fusionner et l’objectif était double puisque, d’une part, il est urgent de travailler sur le renouvellement des militants CFDT car Pierre, le délégué syndical de Robertet approche de la retraite, et d’autre part on sait malheureusement par expérience qu’une fusion entraîne toujours son lot de restructurations et de rationalisation de certains services. Le SECAM CFDT ne peut se permettre de laisser le champ libre dans une telle situation.

Mais puisque vous avez un délégué syndical pourquoi n’a t-il pas fait cette démarche lui même ou fait appel au Syndicat ?
Parce que nous sommes dans la « vraie vie » et que le Syndicat se doit d’être parfois « proactif » dans certaines situations. D’autre part, dans ce cas précis nous avons ressenti que la pression de la direction et peut être une certaine forme de fatalisme, devenait pesant pour notre militant. Il a apprécié cette démarche à laquelle il a bien évidemment participé et se trouve désormais motivé pour renouveler l’opération.

Qu’attendez vous comme retour de cette action dans les jours ou mois à venir ?
Nous savons par expérience au SECAM, qu’une seule action de ce type ne suffit pas pour montrer aux salariés que nous sommes bien présents et motivés à ne rien lâcher.
Cette détermination finit tôt ou tard par payer et d’ailleurs nous avons récemment déposé des listes CFDT et nommé une représentante de section syndical (RSS) dans une des plus grande entreprise de notre territoire qui est Virbac (Pharmacie vétérinaire) entreprise devant laquelle le SECAM a tracté de nombreuses fois depuis maintenant 4 ans.

Quel enseignement tirez vous de cette action et plus largement des tractages aux portes des entreprises ?
Le tractage aux portes des entreprises est évidemment un des outils de création de section ou de développement même s’il ne suffit pas à lui seul à s’implanter dans les entreprises.
C’est par contre un moment d’échanges avec certains salariés de l’entreprise, un premier contact avec des militants CFDT (donc à ne pas rater) et puis c’est surtout un acte militant fort de solidarité car c’est un moment où les militants du CAD, du SECAM d’horizons professionnels divers, avec aussi des retraités, se retrouvent pour porter la CFDT aux portes de l’entreprise. Rien n’est donc jamais inutile, même si certains matins d’hiver les réunions au chaud sont plus confortables