La FCE-CFDT a organisé à Paris la conférence du réseau syndical mondial Saint-Gobain d’IndustriALL Global Union. Des délégations de syndicats français et de différents pays et continents étaient présentes, comme la Belgique, le Brésil, l’Allemagne, l’Inde, l’Indonésie, ou l’Espagne. Alexander Ivanou, directeur du département Energies et Industrie de la Fédération mondiale avait également fait le déplacement pour assister à cette conférence.
Le menu de ces deux journées de travail était copieux, avec comme mise en bouche une présentation de la situation et de l’actualité du groupe Saint-Gobain par Fabrizio Giacalone de Syndex. Les résultats financiers sont au rendez-vous, voire exceptionnels en 2022, et certainement pour 2023, avec une politique de prix forte mise en œuvre. Cela ne se traduit malheureusement pas par un maintien du pouvoir d’achat dans de nombreux pays, pouvant être de -10 % sur 3 ans. Le modèle social du groupe est aujourd’hui confronté à une financiarisation forte, des activités et des cessions / acquisitions nombreuses. Le groupe compte à ce jour 167 000 employés, et est présent dans près de 80 pays, avec 900 sites de production et 2 700 points de vente.
Les participants ont échangé sur l’actualité dans les différents pays. La mise en œuvre d’un dialogue social de qualité dans les pays hors Europe reste aujourd’hui encore un point faible du groupe. Les questions de conditions de travail et de la santé / sécurité des travailleurs ont fait débat parmi nos camarades syndicalistes. Tout comme le risque de fermeture de la verrerie d’EUPEN en Belgique contre laquelle s’organise la CSC avec la solidarité et le soutien d’IndustriALL et des syndicats présents.
La matinée de la seconde journée a été consacrée à une présentation de l’actualité de Saint-Gobain par le directeur des relations sociales Régis Blugeon, accompagné de Chloé Dumais, qui a donné lieu à un débat autour des diverses questions, constatations, comme :
– Le groupe Saint-Gobain est aujourd’hui orienté vers une forte rentabilité, voire à 2 chiffres, qui l’oblige à de nombreuses cessions ou ventes d’actifs. Quelle est sa stratégie dans les mois et années à venir ?
– Quel est le suivi et l’application de l’accord de protection sociale (CARE) dans les différents pays ?
– L’externalisation des centres de services partagés a des impacts forts sur l’emploi. Elle est mal vécue et met de la distance entre les salariés, les services et leurs besoins.
– Nous pensons que Saint-Gobain doit aller plus loin que l’application de la loi dans tous les pays sur les droits sociaux et syndicaux, notamment en application de ses engagements de RSE.
– La question du droit et de l’accès à l’information des organisations syndicales en amont des négociations sur les questions de santé et sécurité, notamment concernant les produits dangereux, n’est pas appliquée dans tous les pays.
Nous avons clos la réunion par une demande de mise en place d’un accord mondial de RSE ou d’une instance mondiale « formalisée » par la direction. Une demande de nouveau rejetée par le DRS. Mais, nous ne nous avouons pas pour autant vaincus et pensons qu’un groupe comme Saint-Gobain ne pourra pas, à l’instar d’autres grands groupes, botter en touche encore longtemps quant à cette demande.
