Face à la recrudescence des suicides liés au travail, le ministre du Travail a demandé la conclusion d’accords avec les partenaires sociaux sur le stress et les risques psychosociaux dans les entreprises de plus de 1 000 salariés. Cependant, il serait nécessaire que leurs filiales et sous-traitants soient aussi concernés. Dans la foulée de cette annonce gouvernementale, le patronat demande d’ouvrir des négociations sur le stress au travail dans l’ensemble des branches. Nous les revendiquions depuis longtemps, et notamment depuis l’accord national interprofessionnel de 2008 sur ce thème.
Déjà, en 2007, une étude publiée par l’Agen ce française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail soulignait que le risque psycho-social était à la première place des causes de consultation pour pathologies professionnelles. Cette statistique confirme la montée continue de ces préoccupations depuis plusieurs années. La responsabilité sociale des entreprises et de l’Etat en tant qu’employeur était donc déjà visée au regard de l’état de santé des salariés victimes de stress, de dépression et d’anxiété.
Certaines entreprises font pression au quotidien sur les salariés, leur matraquent des objectifs et les déshumanisent. Le malaise vient en grande partie de la recherche de la performance par des méthodes de management où la compétition ou le mépris des salariés entraine une perte de reconnaissance.
Les actes désespérés se multiplient et touchent les entreprises de quasiment tous les secteurs d’activités. Celà révèle un malaise profond qui va au-delà des personnes qui passent à l’acte. De nombreux salariés considèrent le travail comme source de stress et évoquent leur souffrance. Face à cette situation, certaines entreprises sont dans le déni alors que d’autres, travaillent sur la prévention du suicide ou la gestion du stress. Mais cette approche uniquement individuelle ne traite que les symptômes laissant les causes profondes intactes.
Les problèmes de stress et plus largement des conditions de travail se traitent à la racine en agissant sur les conditions et organisations du travail. L’entreprise et l’Etat employeur doivent revisiter leurs modes de fonctionnement en donnant du sens au travail dans un projet partagé. Les salariés doivent être accompagnés pour pouvoir développer leurs propres marges de manœuvre et d’autonomie. Celà implique un mode de management de proximité plus humain.
Notre fédération fait de l’organisation et des conditions de travail les chantiers prioritaires de sa mandature. Une opportunité pour nous de négocier dans les entreprises et les branches sur les organisations et la santé au travail.
Saisissons-la !