L’explosion tragique à l’usine Grande Paroisse (GP) fait resurgir le débat sur la gestion des risques industriels et technologiques des activités chimiques et en premier lieu celles des 92 sites du groupe TotalFinaElf (TFE) classés Seveso.

S’il est légitime que soient prises en compte les inquiétudes des populations, les salariés des sites à risques se trouvent confronter à des menaces pouvant conduire à l’arrêt de leurs activités. C’est le cas pour plusieurs usines de la Grande Paroisse : Soferti à Bordeaux, Mazingarbe à Rouen. Des menaces planent sur plusieurs usines Atofina encerclées par des quartiers d’habitation : Marseille St Menet, Pierre Bénite… Menaces aussi sur les raffineries de Feyzin, Donges, Gonfreville. Compte tenu du nombre de sites Atofina classés Seveso, la menace sur l’emploi est grande. Pour la FCE, la sécurité de la population passe par celles des salariés et par l’estimation et la prévention des risques.

Plusieurs enquêtes sont en cours : celle du CHSCT GP à Toulouse, l’enquête interne au groupe TFE. La police judiciaire a déployé une centaine d’enquêteurs, l’ensemble des salariés GP et des sous-traitants sur Toulouse seront interrogés. “Le groupe TotalFinaElf saura traverser cette épreuve et assurer toutes les responsabilités qui lui incombent, tout en préparant son avenir dans la solidarité” conclut T. Desmarest dans une lettre aux salariés du groupe datée du 1er octobre.

L’action de la liaison CFDT TotalFinaElf
Les sections CFDT du groupe apportent leur soutien aux salariés de GP à Toulouse et à la population environnante. Avec les sections de GP, la CFDT du groupe TFE est partie prenante de la cellule de crise mise en place dès le 22 septembre. Le coordinateur CFDT, dès le 21 septembre, a été en contact avec le DSC de GP basé sur le site de Grand Quevilly (Rouen). De nombreuses sections chimie et pétrole du groupe ont apporté leur soutien. La CFDT Atofina a réagi vivement aux prises de position de M. Juppé et M. Gaudin (menace de fermeture de Soferti à Bordeaux et le site Atofina à Marseille St Menet). Des tracts sont diffusés sur les sites du groupe TFE dont un de la liaison TFE “Le drame de Toulouse n’est pas dû à la fatalité”.

Déplacement à Toulouse du coordinateur groupe et du coordinateur chimie avec le DSC de GP et une militante de Rouen les 3 et 4 octobre, en soutien à l’équipe CFDT du site dévasté : réunion de travail dans les locaux du syndicat chimie énergie, visite aux salariés qui assurent la mise en sécurité de l’unité ammoniaque du site, participation à l’AG de l’UD CFDT Haute-Garonne.

La liaison groupe apporte un premier soutien financier de 20 000 F, les équipes CFDT de l’exploration production (Lacq, Pau et Paris) ont effectué un virement de 20 000 F. Des collectes sont en cours sur les sites d’Atofina.

Un déplacement du coordinateur groupe, du DSC GP accompagné de militants de Rouen les 9 et 10 octobre à Soferti à Bordeaux pour rencontrer l’équipe CFDT dont le site est menacé. Le 7 novembre, réunion du comité de groupe présidé par T. Desmarest. Un point sera fait sur la situation à GP et le devenir de l’entreprise et de ses salariés, au premier chef ceux de Toulouse et des autres sites menacés.

400 sites en France sont classés Seveso II. La plupart de ces sites ont été rattrapés par l’urbanisation. 92 appartiennent au groupe TFE principalement en Rhône-Alpes, Paca et Normandie.

TotalFinaElf
Début 1999, Total fusionne avec Pétrofina et devient Totalfina.
Le groupe est implanté dans plus de 120 pays sur cinq continents.

Trois grands secteurs d’activité

• Pétrole et gaz : 14 100 salariés.

• Raffinage-distribution,
commerce et transports maritimes : 35800 salariés

• Chimie : pétrochimie et grands polymères,
chimie intermédiaire et polymères
de performance, spécialités chimiques : 72250 salariés.

TFE : Adoption de mesures immédiates

• Renforcement de la surveillance des sites du groupe classés Seveso.

• Directive pour abaisser le niveau des stockages de produits intermédiaires sur les autres sites de GP.

Engagement d’une démarche auprès des pouvoirs publics pour apporter une information plus importante aux populations proches des sites du groupe classés Seveso.

• Demande aux autres acteurs de la chimie française de conduire ensemble, en lien avec les partenaires sociaux, une initiative sur la sécurité industrielle dans le secteur pour proposer des solutions concrètes qui se devront de préserver les équilibres entre sécurité, impératifs économiques et sociaux.

• Répondre présent à la table ronde demandée par le Premier ministre.