La révolution résonne inévitablement comme fondatrice de la nation française, 1789 est sans commune mesure un temps de changement mais avant tout la rupture avec un système séculaire et obsolète. 200 ans nous séparent de celle-ci, et admettons qu’elle n’est pas aussi glorieuse dans sa mise en œuvre que radieuse dans nos mémoires d’écoliers. Elle aura, dans tous les cas, auguré de plus de libertés et de démocratie, elle reste pour autant la victoire de la bourgeoisie et les citoyens ne connaîtront leur temps d’expression et de pouvoir qu’à compter de la troisième république et ses ambitions fondatrices et émancipatrices.
Il est souvent opposé au terme de révolutionnaire celui de réformiste, c’est sans aucun doute plus une erreur d’étymologie que de philosophie. Le réformisme en France ne consiste évidemment pas à « re-former », à revenir sous une forme antérieure. Le réformisme est un mouvement qui vise à changer la société en faisant évoluer les lois et les conventions, il est initialement lié au socialisme et ses vertus collectives comme individuelles. La CFDT, quant à elle, a toujours visé une transformation juste et refuse une fracture brutale par l’action révolutionnaire qui mettrait en péril le pacte social français chèrement acquis.
Le changement, nous le voulons ! Et après des décennies de réformes trop souvent décevantes, la confiance envers les politiques élus s’effondre. Élus par nous tous, élus censés appliquer des programmes chargés de sens et de convictions, censés rendre réelles des promesses de temps meilleurs. Comment ne pas comprendre tant de déception face à ces élites si inspirées le temps d’une élection et excessivement conservatrices dans leur usage du pouvoir ?
Pour la CFDT le changement c’est le sens du réformisme, changer pour plus d’équité, de justice, d’espoir et de liberté. Réformer est le seul moyen de changer les choses et c’est l’essence même de la CFDT, le sens de notre engagement et de notre identité.
Le syndicalisme réformiste, le nôtre, aspire à la transformation, l’émancipation et l’épanouissement. Il implique du courage, de la rigueur et de l’engagement. Avancer, évoluer pour que l’individu soit au centre du collectif, au centre de notre société. Le syndicalisme réformiste,le nôtre, n’est pas un projet en soi, il est le chemin pour transformer la société, tout en garantissant une cohésion sociale nationale déjà bien fragilisée.
Par des résultats concrets et visibles, nous pouvons redonner du sens au travail, faire que chacun puisse s’épanouir, que chacun redevienne fier de son travail, de son entreprise et de son engagement quotidien.
Alors soyons réformistes, des réformistes convaincus et transcendés par nos convictions.
