Pour les syndicalistes, il n’existe pas de combats de trop ! Ceux de la lutte pour l’égalité des sexes et les droits des femmes, contre toutes les formes de discrimination, d’inégalité, d’intégrisme et de violence en font partie. Nos aspirations pour un monde meilleur, plus juste, plus égalitaire, plus démocratique, passent entre autres par une action résolue pour le respect des principes de laïcité, d’égalité des chances et de mixité. Ce sont l’émancipation des femmes et des hommes, la garantie de l’égalité des sexes qui sont en jeu.
Au niveau de l’entreprise, l’égalité professionnelle est loin d’être réelle, que ce soit en matière de rémunérations, d’emplois occupés, d’accès à la formation continue ou aux responsabilités. Plus de la moitié des emplois féminins reste concentrée dans dix professions. Des métiers qui cumulent souvent précarité, temps partiels, salaires médiocres et non-reconnaissance. Et malgré l’obligation légale qui leur est faite, 72 % des entreprises de plus de 50 salariés n’ont jamais organisé de négociation sur l’égalité professionnelle ; 60 % n’ont jamais rédigé de rapport de situation comparée hommes/femmes.
Le gouvernement prépare une loi sur l’égalité salariale, la considérant comme la première condition de l’égalité professionnelle. Cette loi fixerait une obligation de résultat, tout en confiant aux partenaires sociaux sa mise en œuvre. Si cette loi imposait des objectifs chiffrés de réduction des écarts de rémunération et fixait des délais, elle apporterait sans aucun doute un plus aux dispositions actuelles : principe « à travail égal, salaire égal » inscrit dans la loi et le Code du travail, Loi Roudy de 1983 et Loi Génisson de 2001. Nous devrons dans ce cas nous en saisir.
Mais cela ne suffirait pas ! Les racines des inégalités sont bien plus profondes et multiples. Elles touchent aux mentalités, aux stéréotypes qui continuent de freiner les femmes, au fait que la maternité reste pénalisante pour les carrières des femmes, à la nature des contrats de travail, etc.
Sur tous ces aspects, soyons acteurs, sans attendre qu’une nouvelle loi incite à négocier. Car la Loi Génisson, qui déjà oblige les entreprises à négocier, doit être mieux connue, comprise et appliquée. Tous les militants, dans les entreprises, doivent se l’approprier. Mettons l’égalité dans chaque initiative, chaque rassemblement régional de la campagne fédérale Pour l’emploi et le travail de qualité. Manifestons le 6 mars à Paris pour la mixité, la laïcité et l’égalité. Et participons aux initiatives qui auront lieu à l’occasion de la Journée internationale de la femme le 8 mars prochain.