Depuis la création de la CAMIEG en 2007, de la Couverture Supplémentaire Maladie des Actifs (CSMA) et de la CSM Retraités en 2011, les assurés sociaux ont, suivant les options choisies, une couverture santé de bon niveau avec des cotisations contenues ou peu élevées. Ce modèle de protection sociale spécifique ne faisait plus débat parmi les partenaires sociaux. 

Dans ce contexte, le transfert de gestion de la CSMR réalisé jusqu’à ce jour par Energie Mutuelle vers la mutuelle interprofessionnelle Solimut bouleverse la donne. Transfert qui à terme, acte une inégalité de traitement et de services entre actifs et retraités qui, pour les premiers seront gérés par Energie Mutuelle, pour les seconds par Solimut. Programmé pour le 1er juillet 2019, il place les retraités et futurs retraités devant des choix difficiles.

Pour le salarié, il a une obligation d’adhésion à la CAMIEG, la caisse de Sécurité Sociale de son régime spécial (qui regroupe le Régime
Général + le Régime Complémentaire statutaire, 1er et  2ème niveau), et à la CSMA ( 3ème niveau ou sur-complémentaire).

Au moment de son passage en retraite, les choses se compliquent. 
Trois options s’offrent à lui :
– Conserver le même niveau de garanties avec une gestion Energie Mutuelle dans le cadre des dispositions sociales de la Loi Evin (garantie CSM Evin-Retraité IEG « Isolé » ou « Famille »).
– Choisir la CSMR subventionnée par la dotation article 25 (ex 1% CCAS).
– Aller « faire son marché » parmi les assurances ou les mutuelles privées. Solution peu avantageuse. Au de-là du prix, les garanties de ces organismes complètent avant tout le Régime Général et feraient double emploi avec la part complémentaire du régime spécial.

Pour le retraité, La CAMIEG reste aussi obligatoire. Au-delà des assurances ou mutuelles privées évoquées ci-dessus, deux options s’offrent à lui :
– Rester à la CSMR, produit sur-complémentaire administré par la CCAS  depuis 2011.
– Adhérer à Sérénité, nouvelle garantie d’Energie Mutuelle (Ex Mutieg), équivalente aux garanties de la CSMA.

Ces choix sont délicats, voire difficiles. Au-delà du niveau des prestations servies, il faut prendre en compte d’autres paramètres tout aussi importants que sont :
– Le niveau de cotisation : suivant votre situation, le montant de cotisation de la CSM Evin-Retraité IEG ou Sérénité peut être inférieur à la CSMR pourtant subventionnée.
– La qualité du suivi et du traitement administratif des dossiers : nous ignorons à ce jour dans quelles conditions Solimut, gestionnaire de mutuelles interprofessionnelles, va reprendre et gérer la liquidation de la part complémentaire du régime spécial des IEG.
– Pour plus de 30 000 adhérents aux garanties optionnelles Sodeli ou Cort, le transfert chez Solimut se soldera par la perte du télé-traitement et du service tiers payant Viamedis sur ces 2 options. Ils devront donc, après traitement par la CAMIEG et Solimut, transmettre leurs décomptes par courrier, ou e-mail.
– La subvention de 27 M€ de la CCAS pour la CSMR en 2018 : initialement de 35 M€ en 2011, elle peut être remise en cause chaque année en fonction de la situation financière de l’organisme et des choix politiques du gestionnaire.
– La structure de cotisation et la base de son calcul (niveau de pension ou coefficient social).

Toutes ces informations doivent être connues pour qu’une décision finale objective soit possible dans la plus grande transparence. La CFDT dispose d’outils d’aide à la décision et assure ce niveau de renseignements, en toute indépendance.