L’actualité de CF. Gomma, comme celle de GDX Automotive ou encore Euro Auto Hose, nous interroge : quel avenir pour un secteur de l’automobile où seuls les résultats financiers comptent ?
L’entreprise CF. Gomma de Rennes, qui compte 2 000 salariés, est au bord de la faillite. La difficulté à payer les salaires fin octobre n’a pourtant été que la partie visible d’un embrouillamini financier que connaît le groupe depuis plusieurs années. Evidemment, les variations du marché de l’automobile ont été mises en avant. Mais il est clair que les difficultés du groupe trouvent leur source ailleurs : quand PSA a cédé son département Caoutchouc à l’italien Gomma. Les salariés en font déjà les frais. A commencer par ceux qui sont concernés par la délocalisation de la fabrication des durits vers une filiale polonaise, sous-traitante de l’usine de Rennes, elle-même sous-traitante de PSA, le donneur d’ordres. Si l’on parle aujourd’hui d’« équipementiers » plutôt que de « sous-traitants », pour autant le mot ne peut cacher les exigences des constructeurs en termes de coûts. Et au bout de la chaîne, ce sont les salariés qui paient la casse et encaissent les mauvais coups !
Près du Havre, les salariés de GDX Automotive, « équipementier » américain, en font la triste expérience. Ils sont 190 sur les 335 salariés que compte l’établissement à devoir quitter les lieux dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi ! Là aussi, on parle de « conjoncture du marché de l’automobile ».
Chez Euro Auto Hose à Nevers, les 230 salariés attendent un repreneur à cette entreprise littéralement mise à sac par des financiers peu scrupuleux. On est donc bien loin d’une gestion prévisionnelle ou d’une quelconque responsabilité sociale de l’entreprise. A y regarder de plus près, certains indicateurs de gestion sont dans le rouge depuis bien longtemps. Mais ici comme ailleurs, les responsables de l’entreprise tiennent des discours rassurants. « Faites-nous confiance, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir. » Se trompent-ils ou bien mentent-ils délibérément pour obéir aux ordres et à la dictature des affaires ?
Trois exemples qui montrent assurément que l’industrie de l’automobile pose problème, notamment quant aux conditions de travail des salariés de cette cohorte de sous-traitants en cascade, éparpillés et exploités de par le monde. Autant dire que la campagne que mène l’Icem, la fédération mondiale à laquelle est affiliée la FCE-CFDT, sur la sous-traitance arrive à point nommé.