Deuxième acte de la fédération mondiale des mines, de l’énergie et la chimie (Icem) d’un important projet européen pour 6 organisations turques (3 dans le secteur privé et 3 dans le secteur public), ce projet d’une durée de deux ans, sous la forme de plusieurs séminaires, permettra à plus de 500 militants turcs d’analyser et d’échanger sur la question de la syndicalisation et du dialogue social dans leur pays. Pour enrichir les débats, des organisations syndicales (OS) nationales de différents pays seront présentes tout au long de ce processus. Ce projet trouvera sa conclusion, fin 2010, par une grande conférence réunissant l’ensemble des participants.
La ville d’Izmit, cité très industrialisée, a été le cadre idéal pour le séminaire, les 8 et 9 octobre 2009. Une cinquantaine de militants turcs, venant de différents secteurs ainsi que des représentants des syndicats internationaux ; FNV (Hollande), CUT (Brésil), CC OO (Espagne) et une délégation de la FCE-CFDT ont participé à cette manifestation. Cette dernière, rythmée au son de la syndicalisation et du dialogue social a connu quatre temps forts. Tout d’abord, un débat sur la situation mondiale par l’Icem avec comme toile de fond, les conséquences de la crise sur l’emploi et de sa précarisation rampante. Puis il s’est porté sur l’Europe à travers le dialogue social dans la construction européenne, entrecoupé d’interventions de militants sur le processus d’intégration de la Turquie dans l’Union européenne.
Puis les invités ont, respectivement, présenté l’évolution et les perspectives de la syndicalisation et du dialogue social dans leur pays.
La dernière partie de ce séminaire a permis de mieux appréhender la situation difficile du monde syndical turc. Pour mémoire, il y a aujourd’hui plus de 70 millions d’habitants avec 22 millions de travailleurs dont la moitié travaille dans le secteur public. La première grande grève remonte à 1872 avec deux ans plus tard, la création de la première organisation syndicale turque. L’évolution du syndicalisme turc, rappelle aussi la dureté de l’histoire où la répression et les exécutions ont été une réalité dans ce monde ouvrier. Aujourd’hui, le droit de s’organiser dans les entreprises reste une réelle difficulté pour les OS turques.
En conclusion, la syndicalisation et le dialogue social en Turquie reste une difficulté majeure, mais rien n’entame la volonté des militants turcs de toujours aller plus loin avec le soutien du monde syndical.
Dans un tel contexte, le mot « solidarité » prend tout son sens pour les présents à ce séminaire.