En 2024, le handicap demeure la première cause de discrimination en France !
Pour la 28e édition de la SEEPH, qui aura lieu du 18 au 24 novembre 2024, les organisateurs (LADAPT, l’Agefiph et le FIPHFP) ont choisi la thématique : « Le parcours professionnel des personnes handicapées ».
Le taux de chômage des travailleurs handicapés est passé de 18% à 12% en 4 ans !
Malgré ce chiffre très encourageant, il est toujours beaucoup plus élevé que celui de l’ensemble de la population (7,5% au 4e trimestre 2023). Même si la dynamique des embauches directes est bonne, le sujet des carrières professionnelles des personnes en situation de handicap doit aussi être une priorité pour les entreprises.
En 2024, 927 000 travailleurs handicapés sont employés dans les 107 900 entreprises assujetties à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, soit 735 900 équivalents temps plein sur l’année. Malheureusement, un grand nombre de personnes handicapées ne peuvent pas travailler à temps plein.
Les personnes handicapées âgées de 16 à 64 ans vivent plus souvent seules, avec ou sans enfants, sont plus souvent locataires, moins diplômées que la population dans son ensemble, et ont également un plus faible niveau de qualification. Ainsi, elles sont près de 30% à ne pas avoir de diplôme ou de certificat d’études primaires. Elles sont aussi plus souvent détentrices d’un CAP, BEP, ou équivalent (34% contre 23% dans l’ensemble de la population). À l’inverse, les personnes handicapées ont deux fois moins fréquemment un diplôme de niveau Bac+2 ou supérieur. 17% d’entre elles sont dans ce cas contre 34% dans l’ensemble de la population de 16 à 64 ans.
D’après le rapport de la DREES, le taux d’emploi direct des personnes handicapées s’élève à 3,5% et à 4,9% après majoration des 50 ans ou plus (la réforme de 2020 prévoit une survalorisation des bénéficiaires de l’OETH âgés de 50 ans ou plus), qui représentent la moitié d’entre elles, ce qui aboutit à un taux d’emploi direct « majoré » de 4,9% en 2021. Le taux d’emploi direct est plus élevé au sein des grandes entreprises et varie fortement selon le secteur d’activité.
Source : DREES
Celui-ci s’élève à 2,8% dans le secteur de l’information et de la communication, à 3,4% dans les services aux entreprises, à 5,4% dans l’industrie et à 5,7% dans l’administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale.
La DREES nous montre également que les personnes reconnues handicapées travaillent dans une variété de métiers limitée : 20 professions représentent 37% de l’emploi des personnes reconnues handicapées, contre seulement 25% de l’emploi pour les salariés sans handicap.
Dans la fonction publique, 44% des personnes reconnues handicapées sont adjoints administratifs, agents de service ou ouvriers, soit 16 points de plus que chez les personnes sans reconnaissance. Les personnes handicapées sont nettement sous-représentées dans les postes plus qualifiés de cadres et de professions intermédiaires du secteur public. Elles exercent quasiment deux fois moins une profession scientifique, le métier d’enseignant ou une profession intermédiaire de la santé ou du travail social.
Dans le secteur privé, seulement 6% des personnes reconnues handicapées occupent un poste de cadre, soit 10 points de moins que pour les salariés sans reconnaissance. Les personnes handicapées travaillent plus souvent comme employés, ouvriers non qualifiés, ou secrétaires.
Source : DREES
Enfin, concernant la retraite, en 2020, les personnes handicapées liquidaient leur retraite à 62,7 ans en moyenne, soit 0,3 an de plus que les personnes sans incapacité. Étant par ailleurs moins souvent en emploi, elles passent en moyenne 8,5 années sans emploi ni retraite après 50 ans, contre 1,8 an pour les personnes sans handicap.
Dans le monde du travail, les préjugés auxquels les personnes handicapées sont confrontées ralentissent leur évolution de carrière.
La CFDT demande aux employeurs d’œuvrer pour que les personnes handicapées aient un parcours professionnel digne de ce nom et qu’elles ne soient pas discriminées !