Régulièrement un courrier émanant d’une pseudo association de défense des retraités, auto proclamée « Sauvegarde Retraites », est envoyé par la poste aux pensionnés sans qu’on sache l’origine des adresses.
Cette association mène une offensive médiatique pour diffuser ses thèses contre la retraite par répartition qu’elle veut voir disparaître, ainsi que toute notion de solidarité. Elle se prononce «pour une retraite proportionnelle à l’effort d’épargne», dans une logique exclusive du chacun pour soi.
La tonalité de ses écrits est souvent anti-fiscale et anti-parlementaire. La théorie du complot y est régulièrement mise en avant. Les élus, les fonctionnaires et les syndicats y sont désignés comme boucs-émissaires. Elle lance régulièrement des campagnes de communication qui relèvent de la désinformation et de la manipulation de l’opinion publique.
Après ses campagnes contre la représentation des organisations syndicales au Conseil d’administration de la CNAV, contre les régimes spéciaux des fonctionnaires d’Etat, de la RATP et de la SNCF, contre le régime des fonctionnaires des collectivités locales et des hôpitaux, l’association « Sauvegarde Retraite » accuse depuis plusieurs années le régime des IEG de piller la CNAV. Dans son courrier, « Sauvegarde Retraites » dénonce une prétendue «escroquerie» liée aux conditions dans lesquelles le régime de retraites des salariés des industries électriques et gazières (IEG) a été adossé au régime général à partir de 2005.
La réalité de l’adossement et sa neutralité
La caisse de retraite des IEG est adossée depuis 2005 aux Régimes de Droit Commun : la CNAV pour le régime de base, l’ARRCO et l’AGIRC pour les régimes complémentaires. Cela signifie que la caisse des IEG verse à ces régimes les cotisations de droit commun, calculées de manière identique à celles qui s’appliquent aux salariés du privé, et reçoit de ces mêmes organismes des versements correspondant aux prestations de droit commun, selon les règles applicables à ces régimes.
Cette opération d’adossement est neutre sur les équilibres financiers de ces régimes : elle ne dégrade pas le rapport prestations/cotisations de ces régimes, tel qu’il existait et était projeté avant l’adossement.
Pour cela, il a été procédé en 2004 à une égalisation par un abattement sur les droits repris (ARRCO et AGIRC) et au calcul d’une soulte de 7,6 milliards d’euros qui «préfinance» le surcroît de charge du régime CNAV. Cette «soulte» a été partiellement versée en 2005 (3,06 milliards d’euros). Le solde est versé par annuité d’environ 300 millions d’euros pendant 20 ans.
Réagir face aux boniments
Prétendre que la CNAV serait victime d’un «pillage» est parfaitement mensonger et relève de la manipulation de l’opinion publique. Cette association qui se fixe comme objectif «d’éduquer les Français sur le problème des retraites» se ridiculise et se discrédite totalement par son manque de connaissance du dossier.
Cette organisation se dit apolitique et veut apparaitre comme « redresseur de torts », de fait ce type d’officine est au service des politiques visant à démanteler l’ensemble des droits sociaux pour leurs substituer des règles nouvelles, ultralibérales, liées au marché, à la concurrence libre et non faussée, etc…
Charité bien ordonnée
Par ailleurs, au-delà de cette motivation idéologique et d’un fonctionnement démocratique douteux, cette association poursuit clairement un objectif purement lucratif, via ses appels à dons systématiques intégrés dans toutes ses campagnes.