La seconde paritaire relative à la santé au travail et au travail de nuit n’était guère brillante. L’attitude de l’UIC et les divergences avec les organisations syndicales laissent mal présager des suites des négociations.
Sur le travail de nuit, l’UIC a proposé un projet de texte qui met la convention collective en pure et simple conformité avec la loi du 9 mai 2001. Aucune amélioration substantielle n’est prévue. Par ailleurs, le projet reprend les dispositions de la convention collective et les différents accords qui traitent du travail de nuit. Le texte proposé devrait se substituer à ces dispositions antérieures. Or, trois fédérations adhérentes à l’UIC – la fédération de la parfumerie, la fédération des corps gras et la fédération des industries des peintures, encres, couleurs, colles et adhésifs – se désengagent de certains articles prévus dans le projet. La FCE, au nom des cinq organisations syndicales, est intervenue pour dénoncer l’attitude de ces fédérations. Elles laissent au banc de la convention une partie des salariés des industries chimiques et considèrent la CCNIC comme un ensemble d’accords dont l’application peut être à géométrie variable. Questionnée, l’UIC a répondu que diverses tendances s’exprimaient en son sein. En aucun cas, la chambre patronale ne considère que la distanciation de trois de ses fédérations ne remet en cause la légitimité de la négociation de branche ! La FCE a rappelé le contenu de ses revendications et tirera les conséquences, le moment voulu, de cette attitude inquiétante pour l’avenir de la convention collective.
Sur la santé au travail, la FCE a milité pour que la méthodologie d’évaluation a priori des risques soit explicitement précisée dans l’accord. Ce point permettra de rendre l’accord opérationnel et pragmatique, notamment pour les TPE/PME. Une position commune entre toutes les organisations syndicales s’est dégagée au sujet de la périodicité de la visite médicale qui doit rester à 12 mois. De même, la possibilité d’avoir recours à la médecine libérale en lieu et place de la médecine du travail a été rejetée par l’ensemble des fédérations, dont certaines font un point de blocage dans la suite des négociations. La méthode de repérage des postes et des métiers à risques a été intégrée dans le projet et charge les partenaires sociaux de les définir dans une commission paritaire dont les moyens doivent être revus.
Sur ces deux sujets, l’UIC considère la prochaine paritaire de juin comme une réunion conclusive. Etant donné les points de divergence, ceci apparaît peu probable si l’UIC tient à conclure.