Pendant plus d’un an, 22 équipes de la CFDT (dont 3 de la FCE), aidées par des chercheurs, ont mené une recherche-action sur l’intensification du travail au sein de leur entreprise ou de leur service. Le 8 novembre dernier, plusieurs de ces expériences ont été présentées lors d’un colloque confédéral qui s’est tenu à Paris.
Les formes d’intensification du travail sont multiples.
Elles se font souvent dans le temps, avec une certaine accoutumance qui empêche de s’en rendre compte : davantage de contraintes temporelles, d’efforts physiques ou psychiques, un glissement des tâches, le développement de l’incertitude, etc. Les contraintes ou les ordres deviennent incompatibles, et pourtant il faut y répondre. Il faut alors trier, laisser des tâches de côté d’où parfois un sentiment de culpabilité.
Par les contraintes multiples qu’elle impose, l’intensification du travail conduit les salariés à se replier sur eux-mêmes. Or les directions ne reconnaissent jamais ce qui n’est pas exprimé.
L’un des principaux problèmes à résoudre est alors de faire s’exprimer les salariés. Mais ils sont peu habitués au questionnement des militants. Le premier temps de méfiance dépassé, toutes les équipes CFDT constatent l’effet positif qu’a eu la démarche dans les ateliers, mais aussi dans les collectifs de section syndicale. Les enquêtes TEQ (Travail En Questions) aboutissent d’ailleurs à ce même constat. Les salariés sont sensibles à l’intérêt que l’on porte à leur travail, aux difficultés qu’ils rencontrent, aux solutions qui pourraient améliorer leurs conditions de travail. Une pratique syndicale gagnante à coup sûr, car elle facilite la création d’un climat de confiance. Contacter les salariés, sans se contenter de venir apporter la bonne parole ou les bonnes revendications, construire avec eux des analyses, des diagnostics, des solutions, voilà le type de pratiques revendicatives
que nous voulons à la FCE.