La question qui domine après la présentation des résultats 2006 par la direction du groupe Sanofi Aventis, c’est à qui profitent ces bons résultats ? Résultats qui sont avant tout le fruit du travail des salariés, mais dans un environnement qui devient de plus en plus difficile. 7,04 milliards d’euros de résultat net, pour un chiffre d’affaires de 28,3 milliards d’euros en progression de 10,3 %, un désendettement qui se poursuit, et un sacré coup de pouce aux actionnaires qui se partagent 2,3 milliards d’euros (soit + 15,6 %).
Ces résultats se heurtent à l’amertume d’une grande part des salariés, face aux suppressions de postes et aux écarts de salaires qui se creusent dangereusement. Beaucoup de salariés ressentent devoir en faire toujours plus, dans l’urgence, sans pour autant que leur travail ne soit reconnu. Sur de nombreux sites, les 1,8 % d’augmentation collective des salaires et le faible niveau des augmentations individuelles ont été très mal perçus. Et cela « passe » encore moins depuis l’annonce des résultats 2006. Sur les sites de Trait et de Lisieux, les salariés et leurs organisations syndicales se mobilisent pour obtenir des négociations avec leur direction locale afin d’aborder la question des salaires et des conditions de travail. Chez Sanofi-Pasteur, toutes les organisations syndicales travaillent ensemble pour obtenir que les salaires soient équivalents à ce qui se pratique ailleurs dans le groupe. D’ailleurs la CFDT demande la réouverture, au niveau du groupe, des négociations salariales.
Dans le même temps, des filiales et des sites sont confrontées à des suppressions de postes. Dans la filiale France, les négociations concernant les 504 postes supprimés ont permis de ramener ce nombre à 468. La négociation a aussi permis d’élargir le périmètre aux salariés âgés d’au moins 55 ans au 30 juin 2007. Mais des visiteurs médicaux de moins de 55 ans risquent toujours de se retrouver sans emploi. La CFDT doit tout faire pour qu’ils ne se retrouvent pas sur le carreau. Sur le site chimique de Neuville-sur-Saône, 118 postes doivent être supprimés, conséquence du manque de produits à fabriquer. Là encore, ce sont les salariés qui en feront les frais.
La CFDT, première organisation syndicale du groupe en France et très impliquée dans les négociations d’harmonisation menées après la fusion, demande à la direction qu’elle traduise les valeurs du groupe en actes.