La paritaire du 9 mars sur les salaires minis dans la branche chimie a encore tourné court. L’intransigeance de la chambre patronale, mêlée à la politique de la chaise vide, ne sert pas l’intérêt des salariés.
La paritaire de janvier sur les salaires minis dans la branche chimie s’était soldé par le départ des délégations CFE-CGC, CFTC, CGT et CGT-FO, ne laissant aucune possibilité d’aborder le sujet. La FCE-CFDT avait, elle, réaffirmé sa volonté de reconstruire une nouvelle politique salariale de branche, attractive, pérenne et équitable.
A la nouvelle paritaire du 9 mars, les 4 mêmes organisations ont demandé le retrait du projet de la chambre patronale, l’Union des industries chimiques (UIC). Toutefois, elles se sont dites prêtes à signer un accord qui revaloriserait le point de branche de + 3 % pour 2005 (de 6,74 e à 6,94 e sans précision d’horaire) et qui mettrait en place un calendrier pour arriver à ce qu’aucun coefficient ne soit inférieur au Smic.
La FCE a, pour sa part, rappelé que ce qui posait problème concernait davantage l’application de la valeur du point. Car elle est l’objet d’inégalités intolérables : selon les entreprises, ce ne sont pas moins de 4 points différents qui sont appliqués sur les minis et les primes entre salariés de la même branche professionnelle (de 5,82 e à 6,74 e) ! Or, le projet patronal ne réduit pas ces inégalités. Il peut au contraire les amplifier.
La FCE a proposé à l’UIC de régler d’abord ce problème avant de s’engager dans la négociation des minis, de la prime d’ancienneté et autres primes. La FCE a aussi fait trois propositions. Première proposition : un accord sur un point unique étendu à 6,94 e (base 35 heures) qui couvre tous les salariés de la chimie. Cet accord serait unanime : une première ! Deuxième proposition : la mise en place d’un groupe technique chargé d’explorer toutes les pistes pour régler les autres problèmes de politique salariale. Troisième proposition : une négociation finale qui permette de construire une politique salariale de branche réellement équitable et attractive.
L’UIC a maintenu que son projet répondait aux problèmes soulevés. Elle s’est toutefois dite prête à discuter de son projet, à l’aménager, à donner des garanties, mais sur le fond a refusé la démarche proposée. Elle serait juste prête à mener le débat dans un groupe technique. Devant ce refus, les 4 organisations ont une nouvelle fois quitté la salle. La paritaire a donc encore tourné court. L’intransigeance de la chambre patronale, mêlée à la politique de la chaise vide, ne sert pas l’intérêt des salariés. La convention collective est décidément bien en danger