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Salaires en question

La panne de croissance économique et la crise profonde de confiance en l’Etat sont dangereuses pour le pays. Les employeurs ont une lourde responsabilité dans cette dépression sociale. En tournant le dos à la refondation sociale, le Medef est revenu à ses vieux démons. Il exige sans cesse des allègements de charges de toute nature, tout en conspuant l’Etat lorsque celui-ci lui demande d’ouvrir des négociations sur les salaires dans les branches. Depuis 1993, les gouvernements successifs ont pris en charge une partie de plus en plus large des cotisations patronales de Sécurité sociale. Espéraient-ils ainsi enrayer le chômage et baisser le coût du travail ?

La panne de croissance économique et la crise profonde de confiance en l’Etat sont dangereuses pour le pays. Les employeurs ont une lourde responsabilité dans cette dépression sociale. En tournant le dos à la refondation sociale, le Medef est revenu à ses vieux démons. Il exige sans cesse des allègements de charges de toute nature, tout en conspuant l’Etat lorsque celui-ci lui demande d’ouvrir des négociations sur les salaires dans les branches. Depuis 1993, les gouvernements successifs ont pris en charge une partie de plus en plus large des cotisations patronales de Sécurité sociale. Espéraient-ils ainsi enrayer le chômage et baisser le coût du travail ?

En 2004, cette politique allait coûter à l’Etat 21,5 milliards d’euros. En 2006, le coût devrait augmenter de 2,2 milliards d’euros et à nouveau progresser en 2007. Le gouvernement indique par ailleurs qu’à l’horizon 2007, les cotisations patronales de Sécurité sociale seront nulles au niveau du Smic. Si la question salariale est bien au cœur de la grogne sociale, dans sa déclaration de politique générale, le Premier Ministre a été pour le moins d’une extrême discrétion sur les salaires. Sa seule réponse : poursuite du processus engagé par son prédécesseur avec la Commission nationale de la négociation collective. Pourtant aujourd’hui, des emplois qualifiés sont rémunérés en dessous de 1,6 fois le Smic, seuil au delà duquel les allègements n’existent plus. Et les effets pervers ne se font pas attendre. Les augmentations successives du Smic ont déclenché une pression ascendante sur les premiers cœfficients des grilles de salaires, provoquant ainsi un effet de tassement.

Dans le même temps, le chômage poursuit sa progression et les emplois créés le sont à temps partiel. Ainsi l’Etat, en octroyant des aides sans contrepartie en matière d’emploi et en décidant l’harmonisation des Smic par des hausses importantes, a construit des trappes à bas salaires. Dans nos branches, seules la plasturgie et la miroiterie ont mis en place des mécanismes qui permettent d’y échapper. Sans négociation de l’ensemble de la grille, les populations moyennes sont prises en étau et voient leur pouvoir d’achat stagner. Entre 1997 et 2002, les cadres ont vu leur pouvoir d’achat augmenter de 1 %, les ouvriers de 0,8 %.

La FCE-CFDT affirme qu’il faut poursuivre avec ténacité les négociations sur les salaires, la prévoyance collective, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, et l’épargne salariale. Il est urgent d’utiliser le levier des salaires pour permettre opportunément de soutenir le pouvoir d’achat, et ainsi doper la croissance qui serait favorable à l’emploi. C’est la voie du cercle vertueux.

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