La réunion du 20 juin 2002 sur les salaires dans le verre mécanique s’est à nouveau soldée par un échec. Une contre-proposition patronale demandée par les organisations syndicales était parvenue deux jours avant la paritaire. Cette proposition incompréhensible faisait référence à une recommandation du 1er février 2000.
Le ministère du Travail a souhaité connaître l’impression des représentants des salariés. A l’unanimité ceux-ci ont rejeté la proposition patronale, et demandé au président de s’expliquer. Celui-ci a présenté cette proposition comme un progrès et une amélioration par rapport aux réunions précédentes. Les salaires minima proposés se situaient à – 25 % des réels pratiqués en entreprise. Elle n’avait plus aucune relation avec l’article 31 de la CCN puisqu’il s’agissait d’une formule à deux pentes. Le SCR (salaire conventionnel de référence) augmente de 4,2 % mais est déconnecté des salaires minima. Elle répondait aux cadres en matière de forfait.
La FCE, ne comprenant pas ce désir de complexité, a souligné le manque de volonté pour parvenir à un accord, alors qu’il suffirait de faire simple. Elle a encore rappelé sa revendication : ne plus avoir un seul coefficient inférieur au Smic (112,40 e), élaborer une grille des salaires minima au plus près possible des réels pratiqués en entreprise, respecter un écart hiérarchique entre chaque coefficient.
Le retour de l’article 31 de la convention n’est pas un ultimatum pour la CFDT. Il est nécessaire de faire preuve de volonté et de réfléchir à une formule simple afin que nous puissions sortir de ce bourbier. Actuellement sept coefficients sont inférieurs au niveau du Smic. Combien y en aura-t-il le 1er juillet après l’augmentation de 2,4 % de celui-ci ?
Après avoir écouté les organisations syndicales, le président de la chambre patronale a admis la complexité de sa proposition. Il s’engage à faire parvenir aux partenaires sociaux un document chiffré afin d’effectuer une véritable comparaison qui tiendra compte de l’augmentation du Smic du 1er juillet. Une valeur du SCR en pourcentage sera indiquée sur une base 174 heures. En aucun cas il n’y aura de retour à l’article 31. Ce sera une grille à deux pentes et une grille cadre.
Pour conclure, cette paritaire pour rien ne s’est pas soldée par une rupture, la chambre patronale semble vouloir faire croire au ministère qu’elle veut arriver à un accord et ne pas apparaître comme étant responsable d’une rupture. Les organisations syndicales ont affirmé leur volonté d’aboutir et de résoudre, une bonne fois pour toutes, le problème des salaires dans le verre mécanique qui perdure depuis plus de vingt ans.