Mardi 13 janvier 2009, trois heures du matin. Les sections syndicales CFDT et CGT commencent l’occupation du site de Saint-Gobain Quartz à Saint-Pierre- lès-Nemours.
La direction vient d’annoncer la fermeture de ce site de 110 salariés en 2010, avec transfert à la clé de deux activités. Dans un bassin d’emplois sinistré où les plans sociaux se multiplient, et dans une période où l’industrie verrière est très fortement touchée par la crise, cette annonce met le feu aux poudres. Et ne fait qu’accentuer l’inquiétude de l’ensemble des salariés du secteur.
Le résultat est une forte mobilisation : 70 % des salariés se mettent en grève sur une durée de cinq jours et quatre nuits. Sans céder aux multiples pressions de la direction locale, ils demandent l’ouverture immédiate de négociations.
Bienvenue au pays des « nouvelles » stratégies industrielles du Groupe Saint-Gobain ! Le projet est de déplacer deux productions « rentables » du site, alimentant pourtant deux marchés porteurs. Le Micaver, qui fabrique des isolateurs pour le ferroviaire et le Quartzel qui produit de la laine et du fil de quartz utilisé dans l’industrie aérienne : 60 salariés sont concernés.
Les autres activités sont jugées moribondes par la direction : 50 salariés doivent être licenciés dont 10 souffleurs de verre, une profession déjà largement sinistrée.
Les revendications sont simples et cohérentes : la retraite à 56 ans avec portage jusqu’à la retraite complète pour les 36 salariés concernés par la pénibilité et les conditions de travail (amiante, plomb, silice cristalline), et 14 personnes à reclasser sur un autre site.
Face à ce mouvement d’ampleur, la direction générale de Saint-Gobain intervient : le directeur des ressources humaines du groupe devient l’interlocuteur principal. Le directeur général et le responsable relarions humaines du site sont priés de ne plus participer aux négociations.
Après un très long samedi sans concession, les négociations reprennent dans un climat de respect mutuel. La CFDT et la CGT finissent par obtenir l’intégralité de leurs demandes : le départ à la retraite des 36 salariés et le reclassement des 14 autres salariés sur un autre site. Une solution qui satisfait chaque salarié.