Le rassemblement de plus de 60 militants, organisé par la FCE le 14 novembre dernier montre que le sujet des risques psychosociaux reste une préoccupation majeure des représentants du personnel dans les entreprises. Cette journée, préparée par des membres du comité de pilotage Santé Sécurité RIM fédéral et les experts CHSCT d’Idéforce, avait pour objectif de rendre les militants capables d’analyser une « situation-problème », d’identifier des facteurs de RPS et des actions de prévention, et d’inscrire les risques identifiés dans le DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels).
Etre concret n’exclut pas expertise et technicité ! La fédération a donc demandé à Mme Sanglerat, chargée de mission à l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) de présenter les enjeux des RPS dans les entreprises et de participer aux travaux de cette journée. La prévention des RPS n’est pas toujours une démarche simple, rien de tel qu’un jeu pour apprendre à maîtriser le sujet ! L’ANACT a retenu cette option pour développer l’appropriation de sa méthode d’intégration des RPS dans le DUERP. Et la FCE s’est appuyée sur ce jeu pour construire sa journée. C’est donc à partir d’une démarche ludique que les participants ont analysé une situation appelée « Y’en a marre ! ». La scène se passe dans une association de formation professionnelle. Une salariée a en charge le suivi des dossiers des stagiaires, mission importante puisqu’elle permet à ceux-ci d’être rémunérés et à l’association d’être
financée. Cette personne est confrontée à des dossiers mal renseignés, à des feuilles de présence rendues en retard, à la mise en place d’un nouveau logiciel du conseil régional financeur des formations, et à des relations avec ses collègues et avec sa hiérarchie, pas toujours évidentes. L’association n’a pas intégré ces nouvelles contraintes, ni les dysfonctionnements
préexistants.
La démarche se décline en cinq étapes : décrire et résumer la « situation-problème », identifier les acteurs et les conséquences, identifier les causes et les facteurs de risque, proposer des actions de prévention, intégrer ces risques au DUERP. Il s’agit d’aborder la question des risques psychosociaux, un peu à la manière d’une enquête pour accident du travail. Cela permet aux militants de se familiariser avec une démarche d’analyse applicable aux autres risques : chimiques, déplacements, etc. La méthode proposée complète l’action syndicale sur la
prévention des maladies et des accidents professionnels, et sur l’amélioration de la qualité de vie au travail. Oui, il s’agit une fois de plus de briser la vision en silo de l’organisation du travail. Car, cela génère des tensions entre les salariés, dégrade les conditions de travail et, au final, crée des dysfonctionnements dans l’entreprise. La méthode rejoint les approches de la sécurité via les facteurs humains et organisationnels. Ainsi apparaissent des leviers pour agir sur la sécurité du travail et la sécurité industrielle, la santé des salariés, la qualité de vie au travail, mais aussi sur l’efficacité de l’entreprise et par là même, sa performance. L’engagement sur ce terrain est donc un objectif syndical prioritaire, un sujet central porté par le CHSCT, les DP, le CE et le futur comité social et économique (CSE).
Cette journée a été victime de son succès. Les militants qui n’ont pas pu y participer peuvent s’inscrire dès à présent à la journée prévue le 23 janvier 2018 (auprès du secteur Santé Sécurité de la FCE).