Le 20 avril 2010, sur la plateforme Deepwater Horizon exploitée par BP, l’explosion du puits Macondo qui se trouvait par 1 500 mètres de profondeur provoque la mort de onze personnes. Se déversent alors pendant trois mois plus de quatre millions de barils de pétrole qui vont polluer tout le Golfe du Mexique. La commission d’enquête nationale américaine précise dans son rapport publié début janvier que cette marée noire est due à des erreurs de gestion qui impliquent BP ainsi que Halliburton et Transocean. Elle précise également que l’administration américaine n’avait pas l’autorité, les ressources et l’expertise technique nécessaires pour les empêcher.

Il semblerait que BP se sente soulagé de cette coresponsabilité. Pour la FCE-CFDT, la responsabilité de l’opérateur principal, du donneur d’ordres reste pleine et entière et les dysfonctionnements « systémiques » des organisations sont bien les problèmes récurrents rencontrés aujourd’hui dans la sécurité des installations industrielles à risques. Les entreprises, malgré leurs discours sur la sécurité, font en permanence des « impasses » sur l’organisation pour faire des économies. Aujourd’hui, l’administration, qu’elle soit américaine ou française, n’a pas les moyens de contrôler ces aspects. Les normes et règlements ne concernent que les aspects matériels, pas l’organisation du travail, de la sous-traitance, etc. C’est pourtant un enjeu majeur pour améliorer la sécurité des installations industrielles ou la sûreté dans les installations nucléaires.

Il faut maintenant, dans une perspective de développement durable, déterminer les moyens de contrôler le fonctionnement des industries à risques. En effet, elles sont des éléments de notre société du XXIe siècle qu’il faut collectivement assumer. Leur exploitation ne peut être laissée sans contrôle à des entreprises aux finalités uniquement financières. La FCE-CFDT revendique la construction dès à présent d’outils pour veiller à ce que les directions ne délaissent pas toute la dimension organisation.