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Retraité et toujours adhérent… ce n’est pas une question

Adhérer pour agir dans l’entreprise, mais aussi continuer d’agir quand on est à la retraite. Pour Jean-Pierre et Hélène c’est une évidence, car ce nouveau statut n’est pas synonyme de repli sur soi. Rencontre....

Adhérer pour agir dans l’entreprise, mais aussi continuer d’agir quand on est à la retraite. Pour Jean-Pierre et Hélène c’est une évidence, car ce nouveau statut n’est pas synonyme de repli sur soi. Rencontre.

Jean-Pierre est bisontin, comme Victor Hugo, et son engagement syndical semble se confondre avec « les pauvres gens », ce long poème de l’écrivain né à Besançon. Jean-Pierre est aujourd’hui à la retraite. « J’ai commencé à travailler en 1967, j’avais 17 ans et pour moi l’engagement syndical, synonyme de solidarité, s’est fait tout naturellement, j’ai adhéré à la CGT. J’ai connu plusieurs entreprises et, finalement, en 1976 je deviens agent EDF en Franche-Comté. Les formations syndicales ont confortés mes convictions pour rejoindre la CFDT. Progressivement je deviens responsable régional pour les Industries électrique et gazière (IEG). »

Avec la création de la Fondation agir pour l’emploi (Fape) en 1995 par quatre fédérations syndicales, dont la CFDT, et les directions d’EDF et GDF, Jean-Pierre trouve là une nouvelle manière d’agir. La Fape est encore aujourd’hui la seule fondation de ce type où les salariés et les employeurs mettent ensemble, et sur la base du volontariat, une participation égale afin de financer des projets qui soutiennent ou créent des emplois. « Cela donne un autre élan pour agir pour l’emploi, hors de l’entreprise. Chaque année j’invite les agents à participer financièrement, pour agir concrètement pour l’emploi. »

Mag FCE : Arrivé à l’âge de la retraite tu es resté syndiqué et tu as voulu militer au sein de la Fape.

Jean-Pierre : En effet, pour moi l’action syndicale ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise et n’est pas réservée aux seuls titulaires d’un contrat de travail. Les retraités aussi sont concernés, comme ceux qui sont privés d’emploi et les jeunes. Le principe de la protection sociale est bien de confondre les générations. A ce titre, je n’oublie pas que ma pension de retraite est financée par les actifs d’aujourd’hui.

Mag FCE : Quelle était ton rôle au sein de la Fape ?

Jean-Pierre : Je viens de céder ma place à Hélène. Mais je dirai quand même quelques mots sur le comité exécutif de la Fape dont j’étais membre depuis 2008. La fondation recueille chaque année les dons des agents et des directions. Il appartient à la vingtaine de membres du comité exécutif, lors de ses réunions mensuelles, d’examiner les demandes de subventions pour les projets qui lui parviennent et de leur affecter le cas échéant des financements. C’est là un travail très intéressant. Il s’agit en effet de ne pas distribuer n’importe comment l’argent de la fondation (c’est l’argent des agents et des directions). C’est aussi particulièrement intéressant car les dossiers sont révélateurs des réalités de l’emploi et des difficultés que rencontrent des gens en situation de précarité. Je voudrais mentionner un dossier présenté par un groupe de femmes seules, à Dôle. Elles voulaient ouvrir un restaurant. La réponse positive de la Fape leur a permis de concrétiser leur projet. Je suis heureux aujourd’hui de pouvoir goûter aux spécialités des « Saveurs du monde », mais aussi, et davantage, fier d’avoir contribué à la création d’emplois.

Mag FCE : C’est donc toi, Hélène qui prend le relai au comité exécutif de la Fape après le départ de Jean-Pierre.

Hélène : En effet, l’idée était de maintenir un retraité au sein de l’équipe CFDT du comité. Je suis en retraite depuis juillet dernier et, à vrai dire, à ce moment là, cela ne m’enthousiasmait pas d’aller siéger à la Fape, je préférais des activités militantes plus classiques. Aujourd’hui j’ai pu constater que le travail que nous réalisons ensemble, représentants de la direction et syndicalistes membres fondateurs de la Fape, se fait en gestion partagée avec beaucoup de rigueur.

Mag FCE : Tu es donc une retraitée, et une adhérente heureuse.

Hélène : C’est une formule, un raccourci sûrement, mais cela reflète en peu de mots ma situation. Je suis retraitée, cela devait arriver, et adhérente car je considère que je dois continuer par ma cotisation à financer l’organisation syndicale qui agit pour améliorer les conditions de vie des salariés et des retraités. Adhérente et engagée, usant du temps de travail libéré pour en consacrer une part aux autres, car pour moi la solidarité ne peut pas en rester au stade des discours. « Des choix des actes », c’est ce que la CFDT affiche, non ?

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