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Résolution de l’Emcef « Pour l’Europe SOCIALE, à la défense d’emplois décents, de salaires décents de pensions décentes »

« Pour l’Europe SOCIALE, à la défense d’emplois décents, de salaires décents de pensions décentes »

Face à la crise mondiale l’Emcef la fédération européenne des syndicats des Mines de la Chimie et de l’énergie à laquelle est affiliée la FCE-CFDT, fait la déclaration ci-dessous

La crise économique mondiale conséquence de l’effondrement des marchés financiers internationaux, a un impact désastreux sur les moyens d’existence des travailleurs partout dans le monde. L’Europe ne fait pas exception et des centaines/milliers d’emplois sont supprimés dans toutes les industries. Des PME mettent la clé sous le paillasson et les sociétés multinationales réduisent le nombre d’emplois ou celui des heures de travail. Le chômage complet et le chômage partiel augmentent. Les sous-traitants, les travailleurs-euses intérimaires et les travailleurs-euses précaires sont les premières victimes. Plus d’Europe sociale et de syndicalisme européen sont donc nécessaires, mais la défense des conditions/emplois décents en Europe dépend tout d’abord et essentiellement de la promotion d’emplois décents partout dans le monde.

La confédération des syndicats européenne (CES) a déjà réagi depuis septembre 2008 et a émis une série de prises de position sur l’impact de la crise à l’attention des décideurs politiques, y compris quelques propositions de mesures pour remédier à la situation. L’Emcef partage entièrement ces prises de position. L’Emcef, qui représente 2,5 millions de membres dans 130 syndicats de 38 pays, dans des secteurs industriels fortement mondialisés (chimie, énergie, mines, papier, verre et céramique) pense en effet qu’il faut faire pression sur les gouvernements nationaux et l’Union européenne afin de faire en sorte que des instruments de contrôle financiers internationaux adéquats soient mis au point rapidement et que les programmes de relance se focalisent aussi et surtout sur l’aspect social. Renflouer les banques et autres institutions financières aux performances discutables sans fournir de « filet de secours » social convenable aux travailleurs est inacceptable. Il faut mettre un terme aux parachutes dorés des PDG. Il faut mobiliser des moyens financiers pour des travaux d’infrastructure créateurs d’emplois pendant les temps difficiles.

Alors que l’inflation grimpe et que l’économie chancelle, les syndicats sont contraints à des négociations de concessions. Nous ne pouvons pas nous laisser affaiblir maintenant, alors que les travailleurs ont besoin que nous agissions avec eux et tout de suite. L’Emcef agira par conséquent contre le développement de politiques protectionnistes dont nous voyons aujourd’hui des signaux clairs en Europe et aux Etats-Unis. Pour l’Emcef ce type de politique ne ferait que prolonger la crise économique, diminuer la réglementation et conduire à la concurrence sociale entre les travailleurs.

Le Comité exécutif de l’Emcef, lors de sa réunion du 12 février 2009 à Hanovre (en Allemagne), a tenu à exprimer sa solidarité envers tous les travailleurs-euses actuellement touchés par la crise.

Le Comité exécutif de l’Emcef décide en outre :

– d’augmenter la coordination au plan européen concernant les négociations collectives,

• en encourageant l’échange rapide d’informations sur les négociations collectives entre ses organisations affiliées et la FEM (Fédération européenne des mines) et la FSE-THC (Fédération syndicale européenne textile habillement cuir), afin de maintenir l’emploi, de protéger les salaires et de développer les droits des travailleurs, et en luttant ensemble là où c’est possible pour des augmentations salariales au moins égales à l’inflation et aux gains de productivité,

• en montrant du doigt les entreprises qui profitent de la crise et se servent de cette excuse pour mener des restructurations qu’autrement ils pourraient difficilement justifier, de négocier des conventions collectives contenant des garanties d’emploi, d’avoir recours aux législations nationales qui permettent de diminuer le temps de travail pour éviter les licenciements et, lorsque c’est inévitable, d’obtenir des plans de licenciement décents incluant la formation en vue d’acquérir des qualifications et compétences pour de nouveaux emplois, de chercher à améliorer la formation professionnelle pour tous et toutes en vue d’acquérir de nouvelles compétences afin d’améliorer les développements/perspectives de carrière,

• de lutter contre les sentences de la CJE (Cour européenne de justice) – qui donnent lieu à des discriminations malsaines entre les travailleurs en favorisant le dumping salarial et risquent de ce fait de provoquer des réactions xénophobes – en suivant de près les développements depuis l’approbation du Rapport Anderssen, et de renforcer nos travaux concernant la directive sur le travail posté et concernant les emplois précaires / temporaires,

• de défendre les systèmes de pension de l’état là où c’est possible et de chercher à obtenir des garanties pour les systèmes de pension privés tout en encourageant les investissements éthiques (la recherche de gros profits par la direction de nombreux fonds de pension privés ayant en effet contribué à l’effondrement financier mondial).

– de développer une réponse intégrée dans le domaine des Comités d’entreprise européens,

• en veillant à la transposition rapide de la révision de la directive CEE dans le droit national, en visant à obtenir la renégociation des accords de type art. 6 and art. 13 existants là où c’est nécessaire,

• en encourageant la formation des délégués d’entreprises multinationales par les syndicats nationaux afin que ceux-ci puissent créer de nouveaux GSN ou disséminer rapidement toute information qui leur serait communiquée concernant des plans de restructuration affectant les travailleurs.

• d’améliorer la présence syndicale dans les Comités d’entreprise européens et de promouvoir des critères syndicaux européens communs afin de réduire les tendances au corporatisme national.

– d’agir sur les questions de politique industrielle et de dialogue social (ex : suivre de près la mise en œuvre de la législation ETS (sur les quotas d’émission de CO2), exiger des programmes de relance et des politiques industrielles qui garantissent un avenir industriel et social dans les différents pays et secteurs, introduire de nouveaux sujets dans les programmes de travail des dialogues sociaux sectoriels, chercher à obtenir une implication accrue des employeurs pour combattre la crise par des pratiques plus matures dans le cadre du dialogue social européen.

– d’œuvrer à l’amélioration et à l’efficacité du contrôle des marchés financiers en Europe, développer la gouvernance d’entreprise, réguler les capitaux à risque et les fonds spéculatifs.

– de demander à ses affiliés d’appeler à la mobilisation nationale pour les manifestations organisées par la CES les 15/16 mai 2009 dans 5 villes européennes, dont Berlin et Bruxelles, afin de montrer que la voix des travailleurs (qui est aussi la voix des citoyens européens) pèse dans les décisions de l’Union européenne, des gouvernements nationaux et des conseils d’administration.

Un haut niveau de protection sociale partout en Europe, avec des emplois décents, des salaires décents et des pensions décentes est la seule voie à suivre.

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