Le 9 juin 2024, les élections européennes bouleversent l’échiquier politique français. L’extrême droite arrive en tête dans plus de 90% des communes, et dépasse les partis traditionnels, avec 31,5% des suffrages exprimés. En novembre 2024, 68% des Français interrogés estiment que l’extrême droite finira par prendre le pouvoir.
La question de l’extrême droite ne se pose pas en tant que parti politique, mais en tant que projet de société et d’idées qui infusent, notamment auprès des salariés, avec des marqueurs complètement opposés aux valeurs que nous portons à la FCE-CFDT, et dans toute la CFDT.
La « préférence nationale », concept d’extrême droite, se réfère à l’idée de privilégier les citoyens français dans l’accès à l’emploi, aux services sociaux et aux ressources. À l’inverse, à la CFDT, nous défendons des valeurs de solidarité, d’égalité et de justice sociale. Nous prônons l’inclusion et le respect des droits de tous les travailleurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Il ne viendrait à l’idée d’aucun négociateur CFDT d’être signataire d’un accord qui exclurait une partie des salariés en raison de leur origine.
L’extrême droite pointe l’immigration comme étant le fléau à traiter pour résoudre tous les problèmes que nous connaissons. En réalité, l’immigration joue un rôle essentiel : elle contribue à la diversité culturelle, enrichissant ainsi la société française ; elle répond à des besoins économiques dans de nombreux secteurs, comme la santé, l’agriculture ou le bâtiment ; elle apporte des compétences et des talents qui stimulent l’innovation et la croissance économique. Les immigrants créent des entreprises, génèrent des emplois et contribuent à la dynamique économique collective du pays.
L’extrême droite remet régulièrement en cause nos libertés fondamentales et notre État de droit. Les libertés fondamentales, telles que la liberté d’expression, la liberté de réunion, la liberté de manifester et la laïcité sont essentielles au bon fonctionnement de notre démocratie. Certaines propositions de l’extrême droite en matière de sécurité résonnent comme des atteintes à la vie privée et aux droits collectifs et individuels. Il est essentiel de rester vigilant face à toute mesure ou politique qui pourrait restreindre nos droits.
L’extrême droite française se construit dans l’opposition aux droits fondamentaux des femmes, des minorités ethniques, des personnes LGBT, des personnes binationales… en proposant un programme discriminant, tout en prétendant défendre les droits des femmes, des plus précaires, ou des seniors. Rappelons qu’en 2023 les députés européens du Rassemblement national se sont abstenus pour ratifier la « Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique », et sur la « Directive européenne sur la transparence et l’égalité des rémunérations » qui vise à appliquer l’égalité de salaires entre femmes et hommes pour un travail identique, ou de même valeur.
La CFDT, et d’autres organisations syndicales, estime qu’il y a urgence à agir face à un scénario de plus en plus inquiétant : la normalisation et l’acceptabilité des idées d’extrême droite.
Dans la ligne du Bureau national et du Conseil national confédéral, la FCE-CFDT s’est inscrite dans cette démarche en participant, mardi 18 mars, à la 1ère réunion du réseau militant pour la démocratie et contre les idées d’extrême droite. Une quarantaine de militants, issus des Fédérations et des URI étaient présents pour mettre en mouvement ce réseau dont objectif est de répondre au plan d’action confédéral qui se décline en 3 axes : Axe 1 – animer, accompagner, former et outiller ; Axe 2 – analyser et étudier avec des partenaires (sociologues, chercheurs…) ; Axe 3 – organiser des temps forts lors d’événements.
Pour la FCE-CFDT, il y a urgence démocratique. Il nous faut construire une dynamique collective autour de nos valeurs, dans toutes nos structures jusqu’au plus proche du terrain, sans crainte du débat, pour réaffirmer fièrement que nous sommes en désaccord complet avec le projet de société de l’extrême droite.