Nos élus seraient manipulés et guidés par des intérêts particuliers. C’est une accusation que soulèvent les polémiques fréquentes autour de l’activité de lobbying exercée auprès des décideurs politiques. Les élus se retrouveraient, ainsi sous influence, privés d’objectivité. Pour la FCE-CFDT, la crise de confiance envers la classe politique est aussi alimentée par des pratiques trop peu transparentes.
Pourtant la France s’est dotée, certes tardivement en 2013, d’une loi sur la transparence financière. Celle-ci créée une autorité administrative indépendante qui contrôle la véracité des déclarations de patrimoine et d’intérêt des principaux décideurs nationaux en début et en fin de mandat. C’est une première étape qui vise à rassurer les citoyens sur l’honnêteté de ses politiques. Même si cela n’aura pas suffi à rétablir la confiance entre les élites et le peuple, cette loi est une première étape pour lutter contre la corruption et les conflits d’intérêts.
Dans tous les couloirs des organes de pouvoir, vaquent depuis toujours des lobbyistes dont l’objectif est de défendre l’intérêt de leurs mandants (entreprises, think tank, associations, Etats…). En France, depuis juillet 2017, ils ont l’obligation de se déclarer comme c’est l’usage depuis de nombreuses années dans les pays d’Amérique du Nord, cela pour plus de transparence sur l’activité de ceux qui portent des intérêts contre rémunération. Les entreprises se sont très bien organisées pour mener ce type d’activité et elles représentent la quasi-totalité des lobbyistes. Pour autant les corps intermédiaires commencent eux aussi à en comprendre l’intérêt ou tout du moins la nécessité.
Le lobbysme peut aussi être considéré comme utile à la classe politique. En effet il apporte aussi une expertise (par l’intermédiaire d’études), une évaluation des capacités d’action par une connaissance du domaine ainsi qu’une grande capacité de propositions. Mais cela impose aux élus une grande objectivité, une déontologie sans faille et une préservation de leur libre arbitre.
La démocratie et le droit d’expression posent, sous couvert du respect de la loi, qu’il n’existe pas d’intérêts plus légitimes à être défendus que d’autres. La CFDT doit, elle aussi, se saisir de ce principe pour faire valoir ses propres ambitions, ses propositions auprès de tous les décideurs locaux comme nationaux.
La FCE-CFDT dispose pour cela d’un maillage national étendu et d’une expertise reconnue qu’elle doit mobiliser pour défendre ses propres intérêts et ceux des travailleurs auprès des politiques à tous les niveaux.