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Renforcer la sécurité sanitaire

L'affaire du Médiator remet en cause toute la chaîne sanitaire, de l’industrie pharmaceutique aux autorités publiques de contrôle et de sécurité, de la déontologie médicale aux intérêts industriels...

L’affaire du Médiator remet en cause toute la chaîne sanitaire, de l’industrie pharmaceutique aux autorités publiques de contrôle et de sécurité, de la déontologie médicale aux intérêts industriels. La sécurité sanitaire s’est construite progressivement, en réaction aux drames provoqués par des médicaments tels que Stallion, Distilbène, Thalidomide, jusqu’au retrait mondial du Vioxx, en passant par l’affaire du sang contaminé. Les questions de l’efficacité de la pharmacovigilance, des conflits d’intérêts et des risques d’influence entre tous les acteurs sont à nouveau posées.

Alors que le médicament est à l’origine d’avancées exceptionnelles, il peut aussi provoquer les pires effets iatrogènes. La prise d’un médicament, quel qu’il soit, n’est pas anodine. Chacun a des effets secondaires qui peuvent être différents d’un individu à l’autre.

Les systèmes d’évaluation permettent d’analyser les bénéfices et les risques de chaque produit, ils doivent être renforcés. D’une part, par l’intégration des missions de vigilance sanitaire des professionnels de santé dans les conventions qui les unissent à l’Assurance maladie. D’autre part, par un meilleur accès aux données détenues par l’Assurance maladie, dans les plus strictes conditions de respect du secret médical. Mais aussi, par le développement d’enquêtes de pharmaco-épidémiologie permettant un suivi des patients…

Les dossiers d’enregistrement et de suivi d’un médicament sont conduits par des employés de l’Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps). Diverses commissions telles que les agences d’évaluation et de fixation des prix associent des agents de l’Afssaps et des experts externes. Cependant, un sérieux doute subsiste sur leur indépendance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques.

L’obligation de déclarer aux pouvoirs publics les liens d’intérêts entre les industriels, les experts, les professionnels de santé doit s’étendre aux décideurs politiques et administratifs ainsi qu’aux responsables associatifs. La transgression aux règles doit être sanctionnée.

De plus, les médecins et les pharmaciens sont informés et formés quasi exclusivement par les laboratoires pharmaceutiques. Ce système conduit à des dérives. Par exemple, des produits sont prescrits pour d’autres objets que celui pour lequel ils ont une autorisation de mise sur le marché (AMM). Les demandes de certains patients renforcent aussi ces mauvaises pratiques. Il est donc primordial de revoir le système de financement « à l’acte » des médecins, et de mettre en place un système d’informations et de formations indépendant des industriels.

Pour la FCE-CFDT, une remise en cause des pratiques s’impose. Toutes les leçons de l’enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) devront être tirées.

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