Un tout temps et en tout lieu, les inégalités ont toujours existé. Quelles soient naturelles tels le climat, l’eau, les ressources, ou générées par l’Homme lui-même, elles sont toutes injustes. Est-il normal qu’au 21e siècle, un milliard d’habitants sur six soit sous le seuil de pauvreté (moins d’un dollar par jour) ? Est-il normal qu’aujourd’hui encore des enfants travaillent pour survivre ? Est-il normal que l’éducation soit, dans certains pays, réservée aux seuls garçons ?
Agir pour amener l’eau dans certains villages africains, c’est leur offrir des possibilités de cultiver et de se nourrir décemment. Agir pour dispenser des soins là où il n’en existe pas, c’est améliorer les conditions de vie. Agir pour la démocratie politique et sociale, c’est ancrer la liberté et le respect du droit.
Il n’est pas vain d’agir partout. La mondialisation nous oblige à mener ce combat à tous les niveaux, et rend légitime la solidarité internationale. Ce combat, qui nous semble parfois lointain, a le même sens que celui que nous menons dans les pays occidentaux. Cela s’appelle la dignité.
Avons-nous d’autres choix que d’amplifier notre combat contre les inégalités ?
Non. En France, le rapport 2009 de l’observatoire des inégalités est éloquent. Les inégalités de revenus, les inégalités entre les sexes et les origines augmentent. Le rattrapage des salaires homme/femme est interrompu. Les filières scolaires d’excellence recrutent de plus en plus parmi les plus favorisés. Les écarts d’espérance de vie s’élèvent. Accès au logement, aux soins, à l’éducation, au chômage, seront malheureusement encore d’actualité. La crise va encore aggraver cette situation.
Alors non, nous n’avons pas d’autres choix, d’autant que la société et le monde du travail engendrent et utilisent ces inégalités.
Notre combat doit être mené sur deux fronts. Agir pour limiter les conséquences, faire respecter et améliorer les normes internationales, peser sur les comportements des multinationales, donner ses lettres de noblesse à la Responsabilité sociale des entreprises. Et agir sur les causes, en particulier sur les logiques de profits outranciers qui favorisent ces inégalités. Les politiques doivent prendre toutes leurs responsabilités et les partenaires sociaux doivent, eux, définir une autre gouvernance de l’entreprise qui place l’équité au cœur des priorités.
Renforcer ce combat passe aussi par une coopération accrue entre l’ensemble des acteurs, associations, organisations non gouvernementales et syndicats. La dignité humaine mérite que l’action collective retrouve tout son sens. A nous syndicalistes d’y contribuer.