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Racisme au travail

Il existe en Lorraine, comme dans d’autres régions de France, des lieux calmes et reposants où il fait bon vivre. La petite ville de Sarralbe située dans l’est de la Moselle fait partie de ces endroits privilégiés. Tout au moins, le pensait-on avant qu’un mal sournois ne s’abatte sur une des entreprises de la localité

Il existe en Lorraine, comme dans d’autres régions de France, des lieux calmes et reposants où il fait bon vivre. La petite ville de Sarralbe située dans l’est de la Moselle fait partie de ces endroits privilégiés. Tout au moins, le pensait-on avant qu’un mal sournois ne s’abatte sur une des entreprises de la localité : la Société internationale des haras (SIH). La SIH est une PME de la branche plasturgie. Elle emploie près de 150 salariés. Ils y travaillent dans des conditions difficiles où les relations sociales sont d’un autre âge. La société vient d’être frappée par un nouveau fléau : le racisme.

Un adjoint au chef d’atelier, déjà connu pour ses propos racistes, a cette fois exagéré. Via la messagerie intranet de l’entreprise, il a envoyé à ses collègues d’origine maghrébine un document ordurier intitulé « Nik ta mère ». Ce document a aussi été affiché dans un des services de l’usine.

Prévenu par les salariés, le délégué syndical CFDT Mohamed Sadok est immédiatement intervenu auprès de la hiérarchie. Cette dernière lui a répondu en indiquant dans une note de service : « c’est limite comme blague. Je pense que cela peut déplaire dans le principe. A éviter sur la messagerie SVP ». Le délégué a alors interpellé le P-DG de l’entreprise. Lui aussi a répondu par une note de service en indiquant que toute personne qui ferait circuler de tel document serait sévèrement puni. Mais dans les faits pas la moindre sanction.

Alerté par le délégué, le syndicat Chimie énergie Lorraine a alors contacté Maître Laurent Paté, avocat du réseau AVEC, pour constituer un dossier et porter plainte pour « provocation à la discrimination ou à la haine raciale » et « diffamation en raison de l’origine ou de l’appartenance à une ethnie, une race, une religion ». Devant la gravité des faits, le syndicat ne pouvait laisser banaliser des écrits aussi écœurants à l’égard de salariés d’origine étrangère. Ne rien faire revenait à cautionner et encourager la haine et la xénophobie.

La CFDT, qui a fait de la lutte contre toutes formes de discrimination au travail, l’une de ses priorités, demande réparation. Elle exige à l’égard du salarié malveillant une sanction à la hauteur des faits qui lui sont reprochés. L’affaire est maintenant entre les mains du doyen des juges d’instruction de Sarreguemines.

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