La catastrophe de Fukushima survenue le 11 mars dernier est un événement majeur. Elle interpelle tous les secteurs professionnels, nucléaires, pétroliers, chimiques et autres, sur l’analyse des risques et la capacité de les anticiper pour les maîtriser. Le rassemblement annuel de la FCE sur les risques industriels majeurs a traité ces questions pour les inscrire dans l’action syndicale locale, territoriale, nationale et internationale. C’est un chantier complexe, d’autant que tout est fait aujourd’hui pour disjoindre la prise en charge des risques entre le nucléaire et les autres industries alors que de vraies convergences existent !
Les participants à ce rassemblement ont pu entendre la présentation de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) sur la gestion de la crise de Fukushima au jour le jour, dès le moment où les réacteurs se sont arrêtés. L’IRSN, sur la base des informations qu’elle pouvait recevoir a effectué un travail d’anticipation de l’évolution des installations et surtout des conséquences externes des rejets dans l’atmosphère.
L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), instance de contrôle structurellement indépendante, a rappelé ses missions. Ainsi, et suite aux premières analyses de la catastrophe, elle a demandé à tous les sites nucléaires, des évaluations complémentaires de sûreté sur le comportement des installations lors d’évènements hors dimensionnement.
Les présentations ont fait ressortir que les questions d’organisation des services et du travail sont primordiales dans la gestion des risques. Dans toutes les périodes (prévention, anticipation, réaction et, quand la catastrophe n’a pu être évitée), la technique et les procédures n’ont de sens que si des intervenants humains peuvent agir ! Le chantier des Facteurs Humains et Organisationnels de la Sécurité (FHOS) que la FCE a ouvert doit être poursuivi, « pour mener un débat fort et productif », avec les entreprises, les institutions diverses et même avec le public, notamment dans les instances de concertation (Cli (Commission Locale d’Information), Clic (Comité Local d’Information et de Concertation), HCTISN (Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire), SPPPI (Secrétariat Permanent de Prévention de la Pollution Industrielle) ). Il nécessitera un investissement fort des syndicats et des militants. Agir sur les FHOS nécessitera une véritable appropriation des acteurs syndicaux pour mener des débats de qualité, passionnant et enrichissant pour toute l’action syndicale.
Formation risques industriels majeurs
Pour prendre en charge les risques industriels majeurs, nul besoin d’être expert, mais se former peut aider ! Pour se consacrer pleinement au développement des actions syndicales, les militants ont besoin d’être à l’aise avec les outils et le langage sur le sujet : Seveso ? Clic ? PPRT ? Etude de dangers ? Dreal ? Rien d’inaccessible ni de mystérieux : la formation RIM 1 & 2 organisée par ldéforce permet à chaque militant de comprendre pour mieux agir ! Pour connaître les prochaines sessions et s’inscrire, il suffit de s’adresser à son syndicat.
RIM : L’engagement de la FCE sur les risques industriels majeurs et technologiques
Depuis 2000, la FCE a inscrit dans ses orientations l’axe de travail sur les risques industriels majeurs et technologiques. Elle a développé un cursus de formations des militants et réalisé des fiches spécialisées RIM sur notamment la demande d’autorisation d’exploiter, l’enquête CHSCT, le recours à l’expertise, etc. Elle a aussi construit une démarche de prise en charge syndicale d’une crise liée à un accident grave.
Toute cette expérience doit être mieux prise en compte dans l’action syndicale des entreprises classées à risques chimiques ou nucléaires. Le papier carton, la pharmacie, la plasturgie, le verre, le caoutchouc, sont des activités à risques qui peuvent aussi s’inscrire dans la démarche. L’objectif est donc de l’intégrer dans une dimension territoriale associant la santé, l’hygiène les conditions de travail et l’environnement dans chaque syndicat chimie énergie.