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Quel dialogue social ?

Les manifestations du 7 février contre le contrat première embauche auront au moins permis de dénoncer la façon de faire unilatérale du gouvernement. Resté sourd à la mobilisation de la CFDT et de nombreuses autres organisations syndicales et étudiantes, le gouvernement a maintenu son projet de loi qui ne fera qu’accentuer la précarité et l’insécurité sociale des jeunes de moins de 26 ans.

Les manifestations du 7 février contre le contrat première embauche auront au moins permis de dénoncer la façon de faire unilatérale du gouvernement. Resté sourd à la mobilisation de la CFDT et de nombreuses autres organisations syndicales et étudiantes, le gouvernement a maintenu son projet de loi qui ne fera qu’accentuer la précarité et l’insécurité sociale des jeunes de moins de 26 ans.

Face au mécontentement populaire que les manifestations du 7 février contre le contrat première embauche (CPE) et les derniers sondages d’opinion ont montré, le gouvernent est resté sourd. Sa seule défense a consisté à asséner que la loi en question donnerait toutes les garanties de sécurité aux salariés concernés. Cependant, l’affirmation est gratuite puisque le gouvernement ne juge pas même bon d’étayer ses propos. Cette première mobilisation, de la CFDT comme de nombreuses autres organisations syndicales ou étudiantes, aura au moins permis de dénoncer la façon de faire unilatérale du gouvernement.

Pour la FCE-CFDT, cette mesure n’aura été qu’opportuniste. Elle mise sur l’effet positif qu’elle pourrait avoir à court terme sur le chômage et repousse à 2008, c’est-à-dire après les présidentielles, ses conséquences négatives. Elle donne aux entreprises la possibilité d’offrir comme seule perspective, aux nouveaux entrants sur le marché du travail, un contrat de travail dont la période d’essai est de deux ans. Durant ces 24 mois, les employeurs pourront, à tout moment, renvoyer ces salariés sans en justifier les raisons. C’est pour les entreprises une possibilité d’utiliser cette période aléatoire pour ajuster de façon permanente leurs effectifs. Il leur suffit d’enchaîner les CPE les uns derrière les autres. C’est un système de flexibilité maximum et d’insécurité permanente pendant la période concernée.

C’est pourquoi, après le passage en force du gouvernement qui a maintenu son projet de loi, une seconde mobilisation est prévue ce 7 mars. Car le gouvernement pourrait ne pas en rester là. Pourquoi, après tout, ne pas généraliser ce type de contrat à tous les salariés, sous prétexte de simplifier le Code du travail ? Le CPE deviendrait alors, pour les générations futures, le nouveau contrat unique, à durée indéterminée, en remplacement du contrat à durée déterminée, du contrat à durée indéterminée actuel, etc. Et ce, pour la plus grande satisfaction du patronat. Car une fois encore, c’est lui qui bénéficie des décisions unilatérales de ce gouvernement, sans que pour autant aucune garantie ne lui soit demandée en retour.

Au delà de l’enjeu qui est ici celui de l’évolution du contrat de travail, c’est la gestion unilatérale faite par le gouvernement des enjeux économiques et sociaux, qui doit nous inquiéter fortement. En France, les partenaires sociaux, et notamment le syndicalisme, ne sont plus reconnus. Que ce gouvernement décide de changer, d’autorité, certaines des clauses du droit du travail est révélateur de la place qu’il entend laisser au dialogue social, et donc aux partenaires sociaux. En faisant preuve d’un conservatisme sans précédant, il affirme vouloir camper sur un Etat providence digne du 19e siècle. Il est, dans son esprit, le seul garant des politiques économiques et sociales du pays.

Tout cela milite pour que nous nous donnions les moyens de renforcer notre rapport de force. Les partenaires sociaux et la société civile doivent prendre toute leur place dans la société. Il y va de l’avenir des nouvelles générations, comme de la faisabilité d’une démocratie sociale articulée avec celle du politique.

 » Le fait que ce gouvernement décide de changer, d’autorité, certaines des clauses du droit du travail est révélateur de la place qu’il entend laisser au dialogue social, et donc aux partenaires sociaux. »

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