Si la marque Nestlé évoque plus le secteur de la nutrition, sa division santé Nestlé Skin Health regroupe les secteurs de la cosmétique, de l’esthétique et de la pharmacie. Elle réunit plus de 6 000 salariés dans le monde, dont près de 1 000 en France répartis dans 3 sociétés : Galderma International (Paris), les laboratoires Galderma (Alby-sur-Chéran) et Galderma R&D (Sophia-Antipolis). En septembre dernier, le groupe Nestlé annonçait une réorganisation au sein de sa division santé, avec l’arrêt de l’activité de développement industriel sur le site d’Alby-sur-Chéran, la fermeture de son centre de recherche de Sophia-Antipolis pour septembre 2018, et la création d’un nouveau centre de R&D en Suisse. Cette annonce brutale a surpris l’ensemble des salariés des trois entreprises Galderma, en France. Nestlé justifie cette réorganisation par la volonté de recentrer son activité de R&D sur la biologie pour le traitement de l’acné sévère au détriment de la recherche sur la voie topique, fortement concurrencée par les médicaments génériques. Si ce changement stratégique de Nestlé aura des impacts sur l’ensemble des sites, les salariés de Sophia-Antipolis sont ceux qui risquent d’en payer le prix le plus fort.
Dès le début, l’équipe CFDT de Sophia et les salariés se sont mobilisés avec le syndicat Chimie Energie Alpes Méditerranée, la FCE-CFDT et toute la CFDT pour éviter la fermeture du site, et la suppression de 550 emplois. Avec l’aide du cabinet Syndex, la section CFDT et les élus du comité d’entreprise ont construit un projet avec des contre-propositions autour de 3 axes :
– Le maintien d’une recherche Nestlé sur le site de Sophia-Antipolis
– La recherche de partenaires extérieurs spécialisés dans le pharmaceutique et/ou le cosmétique
– L’apport d’activité pour les salariés qui souhaiteraient entamer une démarche de création d’entreprise
Dès le mois d’octobre, des rencontres ont été organisées aux ministères du Travail et de l’Economie, avec l’aide de la Confédération et de la fédération, afin de présenter le projet des élus pour défendre la pérennité du site et des emplois. En 2018, les élus CFDT ne lâchent rien et interpellent, devant l’Assemblée nationale en présence de Laurent Berger, les parlementaires sur la disparition du plus grand centre de recherche européen en dermatologie. Une rencontre avec la direction Nestlé Europe est organisée avec l’aide de l’UITA (syndicat international de l’agroalimentaire), et plus de 200 salariés se mobilisent devant le siège de Nestlé à Vevey, en Suisse.
Pour la CFDT, la décision stratégique de Nestlé reste incompréhensible, et nous interroge sur une réelle volonté de garder une activité dans le secteur de la santé au sein de son groupe à moyen terme.
La FCE-CFDT continuera d’œuvrer dans les prochains mois aux côtés du SECAM, de la section CFDT et des salariés de Galderma R&D pour que Nestlé prenne ses responsabilités quant à la recherche d’un ou plusieurs repreneurs pour le maintien de l’emploi sur la technopole de Sophia-Antipolis, ainsi que des mesures d’accompagnement dignes pour ses salariés, et à la hauteur d’un tel groupe.