La deuxième réunion paritaire sur les retraites dans le verre mécanique fut laborieuse. Au regard du projet proposé par les employeurs, la FCE-CFDT a fait part de ses désaccords. Elle s’est appuyée sur les demandes qu’elle avait formulées lors du groupe de travail paritaire, mis en place à sa demande. Elle y avait demandé un état des lieux exhaustif du nombre de salariés partis en CATS (Cessation anticipée des travailleurs salariés) et de ceux concernés par la loi Fillon, une restitution de la GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et compétences) liée au CATS et l’étude de toutes les possibilités financières supérieures à la convention collective nationale et au CATS.
Tout au long de cette paritaire, la FCE a rappelé qu’elle n’avait pas signé l’accord CATS de branche et qu’elle ne pouvait accepter un accord du même niveau, notamment sur les barèmes d’indemnité de départ en retraite et les contreparties. Pour la CFDT, les contreparties liées aux mises à la retraite telles que l’emploi, la formation professionnelle et les conditions de travail, sont indissociables. La FCE a donc revendiqué que les comités d’entreprise et les CHSCT soient consultés avant la mise en œuvre d’un accord, et non seulement pour dresser un bilan annuel comme cela est prévu dans le projet. Dans le même état d’esprit, la FCE a rappelé qu’il était urgent d’avoir un accord sur l’égalité professionnelle, afin qu’il n’y ait aucune discrimination dans la mise en œuvre des contreparties.
La FCE a insisté pour qu’il ne soit pas fait de distinction entre les salariés qui désireraient partir à leur initiative après ou avant 65 ans. Quant au délai de prévenance d’un mois pour les employés et ouvriers, et de 3 mois pour la maîtrise et les cadres, il est insuffisant pour la FCE. La FCE a aussi revendiqué l’ouverture immédiate de négociations sur la pénibilité.
La plus grosse divergence avec la chambre patronale a concerné la mise à la retraite à l’initiative de l’employeur. La FCE a fermement rappelé que la loi n’imposait pas ce cas de figure et qu’il n’était pas question que ce chapitre de l’accord masque des plans sociaux. Elle a une fois de plus dénoncé les prévisions annoncées de baisses d’effectif et a réaffirmé qu’elle ne cautionnerait à aucun moment un accord contraire à l’esprit de la loi qui engendrerait du moins-disant social. La prochaine paritaire sur le sujet se tiendra le 2 juillet.