Les atermoiements de la conférence climatique de Doha, qui s’est tenue à la fin de l’année dernière, mettent une nouvelle fois en évidence l’absence de volonté partagée des Etats de s’inscrire dans une véritable alternative au mode de croissance que nous connaissons aujourd’hui.
Quelques signes positifs sont cependantà retenir : l’engagement pour une seconde période du protocole de Kyoto (2013-2020) et pour un nouvel accord contraignant en 2015, la volonté des Etats-Unis et de la Chine de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre, l’encouragement des pays développés à poursuivre leurs efforts pour trouver les financements de la lutte contre les changements climatiques. Toutefois, ces avancées restent notoirement insuffisantes.
Or, l’urgence climatique est pourtant bien là ! L’inaction a des coûts et plus nous tardons à définir des objectifs ambitieux, plus la transition sera injuste.
Il devient donc essentiel de réfléchir concrètement à des processus productifs minimisant leurs impacts sur les écosystèmes. Cela doit nous pousser à développer d’autres modèles alternatifs de croissance et plus particulièrement les fondamentaux de l’économie circulaire. L’objectif est de pousser au développement de procédés industriels non polluants et moins prédateurs de ressources naturelles, capables de générer des produits non nocifs pour l’environnement et entièrement recyclables.
Dans un contexte de quasi-déflation et de chômage endémique, s’orienter vers un modèle de développement propre et sobre en carbone constitue une réelle opportunité pour la relance économique et l’emploi.
Nos sociétés affichent aujourd’hui de plus en plus leur volonté d’introduire davantage de réflexion responsable et informée pour les décisions qui les engagent. Elles n’envisagent plus leur devenir autrement qu’en tenant compte des enjeux éthiques, environnementaux et sociaux. Les opinions publiques admettent de moins en moins l’aveuglement éthique, qu’il s’agisse d’actions économiques, de consommation de biens et de services, de décisions politiques, de recherche scientifique ou d’innovation technologique.
Concilier les impératifs d’efficacité et le souci des valeurs et des finalités est par conséquent devenu une exigence incontournable pour les acteurs du changement, publics ou privés. Le syndicalisme doit prendre sa place dans ce processus, faire vivre la démocratie sociale aux côtés de la démocratie politique et participer ainsi à la construction d’un nouveau projet de société.
C’est un enjeu majeur parce qu’il y a urgence !