L’une des propositions du comité stratégique de la filière « industries et technologies de santé » est la création d’un label renseignant le patient/consommateur européen sur le lieu de production du médicament qu’il ingère ou du dispositif médical qu’il utilise.
Apposé sur le conditionnement des produits, une note (A/B/C/D) serait graduée en fonction du pourcentage de production sur le sol européen. Le label A récompenserait un médicament 100% européen : principe actif, formulation, conditionnement et mise en vente. Le label D serait réservé aux médicaments uniquement mis en vente en Europe.
Ce label serait un élément de traçabilité du produit et permettrait de définir un service sociétal et environnemental rendu (SSER).
Ce SSER mettrait en exergue le respect par les producteurs européens des normes de qualité environnementale, économique et sociale en vigueur en Europe et en France. La production européenne est soumise à des normes sanitaires pour fabriquer des produits de qualité. Dans les pays émergents, ces règles très strictes sont souvent appliquées de façon différente et inégale. L’objectif de ce SSER serait alors de valoriser l’effort imposé aux producteurs européens, étape nécessaire à une politique industrielle innovante.
Cela nécessiterait de revoir les politiques fiscales, de prix et d’achat. Le fait que la sécurité sociale et les mutuelles soient les principaux « payeurs » ne doit pas modifier l’approche de tous les acteurs. D’autant que le reste à charge des patients et leurs cotisations augmentent et qu’il est indispensable d’équilibrer les comptes sociaux.
Concilier la sauvegarde de l’outil industriel européen et français et responsabiliser le patient/consommateur dans ses choix permettraient de transformer une contrainte forte de nos industries en un avantage stratégique. Car il est probable qu’avec tous les effets secondaires d’un médicament, un citoyen préfèrera de plus en plus en savoir l’origine.
Cependant, les affaires du médiator ou des prothèses PIP ,par exemple, rappellent que la sécurité sanitaire reste une priorité à défendre continuellement, même dans notre pays.
Au moment où plusieurs candidats à l’élection présidentielle développent le slogan du « made in France », il est important de voir comment la proposition du comité stratégique de la filière santé sera retenue.
Le retour de la confiance des citoyens envers l’industrie pharmaceutique passe par la constitution d’un SSER, un label « made in Europe ».