Le mot « femmes »est le grand absent du plan de relance de notre gouvernement. Et pourtant, comment concevoir un « monde d’après » plus juste sans inscrire l’égalité femmes-hommes dans les principes de base de la relance.

Les femmes sont les grandes perdantes de la crise. D’abord car elles sont plus nombreuses que les hommes à occuper des emplois précaires et sont surreprésentées dans les métiers les plus touchés par la crise (secteurs des services, du tourisme, de la santé, etc.). Elles sont donc davantage touchées que les hommes par les licenciements ou le chômage partiel. Les périodes de confinement ont également affecté plus durement les femmes en raison de la répartition toujours trop inégale au sein du ménage des tâches domestiques et des soins des enfants. Certaines ont carrément dû arrêter de travailler pour s’occuper de leurs enfants, les services de garde étant fermés. Et pour compléter le tableau, les violences conjugale sont également augmenté pendant cette période.

Alors pourquoi le mot« femmes » est-il absent du plan de relance ?
L’une des raisons est que ce plan de relance a été très majoritairement élaboré par des hommes. Mais si nous voulons un plan de relance qui ne laisse personne au bord de la route et qui intègre toute la population dans toutes les dimensions de sa diversité, il faut que les décideurs reflètent toutes les dimensions de la diversité de notre société. Et en particulier, il faut que des femmes participent à toutes les prises de décisions liées à la gestion de la crise COVID ainsi qu’à l’élaboration du plan de relance. Et cela vaut aussi bien pour la France qu’en Europe ou dans le monde.

La FCE-CFDT soutient la proposition de l’ONU pour un plan de relance féministe, concentré sur 5priorités :
– Atténuer et lutter contre la violence basée sur le genre, y compris la violence domestique
– Élaborer des plans de protection sociale et de relance économique bénéficiant aux femmes et aux filles
 – Veiller à ce que les populations soutiennent et appliquent un partage équilibré de la charge de travail en matière de soins
– Veiller à ce que les femmes et les filles dirigent et participent à la planification des interventions et à la prise de décisions s’agissant du COVID-19
– Tenir compte des questions de genre dans les données et les mécanismes de coordination

Alors militons dans nos entreprises, dans nos branches ou ailleurs pour que les décideurs soient des femmes et des hommes et qu’enfin soient intégrées des réponses genrées à la crise pour permettre de créer un monde d’après plus égalitaire que le monde d’avant.