La rédaction du magazine a rencontré Jean-Jacques Noizat, le secrétaire général du syndicat Chimie Energie Provence Corse. L’emploi, l’avenir de l’industrie et la syndicalisation ont été au cœur de la discussion.
Jean-Jacques adhère à la CFDT dès son embauche, en 1983, à la section d’Evry dans l’Essonne. Et, si sa carrière professionnelle – Jean-Jacques a occupé différents postes au sein d’EDF et GDF-, le contraint à mettre son activité militante entre parenthèses durant quatre ans, pendant son détachement auprès du ministère de l’industrie, il a toujours gardé un pied dans la FCE-CFDT, notamment à travers sa participation au groupe fédéral cadre. Lorsqu’il revient dans l’entreprise, il tient un poste de DRH au sein de GDF-SUEZ.
Magazine FCE : Jean-Jacques, comment se porte le syndicat Chimie Energie Provence Corse dont tu es le secrétaire général aujourd’hui ?
Jean-Jacques : à l’image de l’équipe militante, notre syndicat est dynamique et volontaire. J’en veux pour preuve le challenge développement que nous avons lancé fin 2010. En novembre, nous avions un delta d’entrée/
sortie positif de 67 adhésions. Nous avons lancé un défi aux sections pour porter ce chiffre à 100 adhésions, avec sur le site internet du syndicat, l’affichage au quotidien des adhésions réalisées. Cela a créé une émulation avec une bonne participation des sections et, au final notre objectif a été atteint. Je pense que si nous n’avions pas lancé ce challenge, nos résultats n’auraient pas été les mêmes.
Magazine FCE : quelles sont vos priorités d’actions en cette période ?
Jean-Jacques : notre priorité, c’est le soutien aux équipes syndicales. En tout premier lieu, celles qui sont confrontés aux restructurations, et cela ne manque pas. Il y a la fermeture de Lyondell Basell à Fos-sur-Mer. Aujourd’hui, il ne reste plus que 5 salariés sans emploi sur les 72 concernés par la fermeture du site et pour lesquels une solution sera obligatoi-rement trouvée. Aucun salarié ne se retrouvera au chômage. Notre engagement a payé, en particulier avec les salariés qui ont été mutés sur le site de Berre, nous sommes passés de 18 à 52 adhérents et nous espérons bien encore progresser. Dans une autre entreprise, chez Polypipe, suite à l’action PME/TPE que nous avons menée sur la zone industrielle d’Aubagne, les salariés nous ont contactés pour un problème de harcèlement. Nous avons organisé une rencontre avec les salariés, et sommes intervenus auprès du patron de l’entreprise. Le chef de service incriminé n’est plus dans l’entreprise et nous avons aujourd’hui 14 adhérents.
Magazine FCE : je crois que tu participes aux travaux de la Conférence Régionale de l’Industrie (CRI).
Jean-Jacques : pour renforcer leur efficacité, les chantiers des Assises de l’industrie et ceux des Etats généraux de l’industrie ont fusionné pour être placés sous l’autorité d’une « Conférence régionale de l’Industrie ». L’Union régionale interprofessionnelle CFDT PACA m’a désigné comme représentant dans cette instance. L’avenir de l’industrie dans la région est un dossier qui nous tient particulièrement à cœur. Je peux ici rappeler que le syndicat était à l’initiative d’une étude financée par la région et menée par le cabinet d’expertises Syndex sur l’avenir de la pétrochimie en PACA. Les résultats en ont été rendus en 2007, mais c’est un dossier qui a des difficultés pour déboucher sur des actions concrètes. Aujourd’hui, nous pensons que les choses doivent évoluer rapidement. Je fais partie du comité de pilotage de la CRI, mais l’instance manque cruellement de moyens de la part des pouvoir publics. Cela conduit à mener des actions sans grande envergure, comme la semaine de l’industrie qui se tiendra début avril et qui va se limiter à des actions de communication envers les étudiants. Le point positif cependant, c’est l’engagement des patrons de la chimie et de la métallurgie qui semble se concrétiser dans la CRI.
Un autre point de satisfaction est la mise en place d’un groupe territorial de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans lequel la CFDT est co-animatrice avec la Direction régionale de la concurrence de la consommation du travail et de l’emploi (Direccte). Nous comptons bien, à travers ces travaux, concrétiser nos ambitions en matière d’emploi pour la région.
Un autre challenge est posé. Celui, avec nos amis du syndicat Alpes Méditerranée, de réussir la préparation, mais aussi d’assurer le déroulement et le succès du congrès fédéral en avril 2012 à Marseille. Un rendez-vous que nous voulons inscrire dans les mémoires !