MAG FCE : Patrick, pourrais-tu en quelques mots nous parler de ton parcours professionnel et syndical, et nous dire pourquoi tu as choisi la CFDT ?
PATRICK : Je suis commercial chez Michelin depuis 1998 (vente de pneumatiques à des revendeurs : Euromaster, Norauto…). En 2005, séduit par ses valeurs et son réseau, j’ai adhéré à la section CFDT de Clermont-Ferrand. Puis j’ai été élu respectivement en CE, CCE, comité de groupe et responsable de la section syndicale. J’ai été secrétaire du CCE de 2012 à 2016. Je suis actuellement élu au CSE, CSEC et membre du comité d’entreprise européen. Je suis, par ailleurs, président d’une association sportive (BMX Race).

MAG FCE : Tu es administrateur de la fondation 
Michelin, comment et quand as-tu été désigné ? 
PATRICK : La fondation a été créée en 2014 par Jean-Dominique Sénard (PDG à l’époque) qui souhaitait la présence et l’implication des salariés dans le conseil d’administration. J’ai été choisi, car j’étais le secrétaire du CCE de la MFPM (Manufacture française des pneumatiques Michelin) à ce moment-là.

MAG FCE : Quelles sont les missions, le budget et le fonctionnement de cette fondation ?
PATRICK : Mon mandat est de 5 ans, renouvelable une seule fois, il se terminera en 2024. Le conseil d’administration est composé de quatre membres du comité exécutif du groupe Michelin, d’un seul représentant du personnel, et de trois personnalités extérieures. Il se réunit entre deux et quatre fois par an. En 2019, le budget était de 20 millions d’euros pour 124 projets internationaux dans cinq domaines d’action à savoir, la mobilité durable, comme l’implication de la fondation lors de la COP 21, l’éducation et la solidarité, avec les  regroupements familiaux dans les centres d’accueil de migrants, la culture et le patrimoine  (restauration de la galerie des Carrosses à Versailles), le sport et la santé, avec, par exemple le  financement de l’association sportive Michelin (ASM) créée en 1911, et qui réunit 5 000 licenciés, et la protection de l’environnement, avec notamment notre lien avec WWF qui lutte contre la déforestation.

MAG FCE : Quelle est ton implication au sein de la fondation  ?
PATRICK : Ma démarche a toujours été d’associer les salariés du monde entier aux décisions de la fondation. J’ai obtenu des propositions d’offres culturelles à travers le monde, comme la gratuité pour les salariés de Michelin de la visite de la galerie des Carrosses.
   
MAG FCE : Cela fait déjà quelques années que tu en es l’administrateur, quel bilan peux-tu dresser  ?
PATRICK : Dans le cadre d’échanges constructifs avec les responsables de l’entreprise, j’ai réussi à faire valoir mes propositions, à peser dans la prise de certaines décisions, et à faire reconnaître la légitimité d’avoir un représentant des instances représentatives du personnel au sein d’une telle fondation.

MAG FCE : N’est-il pas trop difficile de concilier ton emploi avec ton mandat et ta vie privée ?  
PATRICK : C’est comme tout, entre mon implication associative, mon métier, ma famille et mon engagement syndical, j’ai appris à vivre à fond tous ces sujets de front, c’est une question d’habitude !

MAG FCE : Quelles sont tes attentes pour ton mandat d’administrateur vis-à-vis de la FCE ?
PATRICK : Il n’y a pas de suivi d’administrateur de fondation d’entreprise, je ne sais même pas s’il y en a d’autres au sein de la FCE, ou d’autres fédérations, cela pourrait être intéressant de mettre en place un tel réseau.

MAG FCE : Quel mot ou expression pour définir ton état d’esprit et ta responsabilité syndicale ?
PATRICK :  « Œuvrer pour les autres », c’est ce qui me définit le mieux !