La FCE-CFDT, avec l’appui de l’institut Idéforce, a présenté l’analyse sectorielle de la branche Pétrole. Celle-ci vient compléter les deux études annuelles sur les enjeux de la transition énergétique et ses impacts sur l’industrie. Son objectif est d’appréhender la
situation des énergies fossiles, et en particulier celle du premier marché mondial, celui du pétrole.
Si la décennie est favorable aux énergies renouvelables et au gaz naturel, il n’en demeure pas moins que le Pétrole accuse une dynamique expansionniste alimentée par les pays émergents, entre autres l’Inde et la Chine.
La chute des cours du brent et des coûts d’exploitation croissants se sont traduits par une profonde réorganisation de la filière (consolidation, licenciements, fermetures de sites, etc.). De plus, dans ce contexte de baisse de la rentabilité, les technologies numériques sont un levier d’optimisation des activités, avec la réduction des coûts d’exploitation et une amélioration de la sécurité.
Les transformations de la filière Pétrole ont un impact sur la pétrochimie mondiale. Ainsi, la progressive marginalisation de la pétrochimie européenne (débouchés et rentabilité en baisse) s’est principalement traduite par une diminution des capacités et des effectifs.
L’analyse met en avant deux concurrents potentiels de la filière pétrolière, à savoir les biocarburants et les véhicules électriques. Si ces produits participent à la « verdisation » de nos économies, leur poids économique reste bien marginal, et les barrières à leur développement restent nombreuses.
En France, la filière est constituée de 6 000 kilomètres de pipelines, 200 dépôts pétroliers, 11 000 stations-service, 17 terminaux pétroliers, 87 titres d’exploitation-production, et 9 raffineries, dont une en Martinique, et une autre dédiée aux biocarburants (bioraffinerie de La Mède).
Sur le périmètre social, la branche compte 48 500 salariés rattachés à deux conventions collectives nationales (CCN), celle des Industries du Pétrole (IDCC 1388) et celle des Combustibles solides, liquides, gazeux et produits pétroliers (IDCC 1408). L’Union française des industries pétrolières (UFIP) dénombre près de 200 000 emplois directs et indirects (sous-traitants). Syndicalement, la CFDT y est bien représentée, avec respectivement un taux d’audience de 26,17 % et 36,94 %.
De plus, le dialogue social est dynamique et relativement bien organisé, 24 accords ont été signés entre 2009 et 2019. La branche des Industries du Pétrole dispose d’un accord unique de cessation anticipée d’activité pour tous les travailleurs postés. La branche Pétrole est en interaction permanente avec de nombreuses autres branches professionnelles (Chimie, Plastique, Caoutchouc,
Métallurgie, Energie…).
En conclusion, la naissance d’un opérateur de compétences interindustriel (OPCO 2i) a acté le rapprochement entre l’Industrie de process, la Métallurgie et les IEG, sous la pierre angulaire de la formation professionnelle. Ce rapprochement offre de nouvelles perspectives, beaucoup plus larges, et nous laisse imaginer, à termes, un développement d’autant plus complexe qu’intéressant.
Pour la FCE-CFDT, la branche doit contribuer au développement des compétences dans le cadre de la transition énergétique, et assurer ainsi la sécurisation des parcours professionnels des salariés du secteur. A ce titre, la FCE-CFDT a initié une démarche intersyndicale auprès de l’UFIP afin de diligenter deux études prospectives sur les impacts :
› de la transition énergétique et de la politique pluriannuelle de l’énergie (PPE),
› de la transition numérique, sur les métiers, les compétences et la formation des salariés du Pétrole.