Le groupe Energie fédéral a pleinement rempli son rôle de réflexion prospective lors de sa dernière réunion. Tout d’abord, les experts du cabinet Syndex ont présenté leurs travaux sur le stockage de l’électricité et sur le développement du véhicule électrique. Le stockage constitue une solution parmi d’autres pour faciliter l’intégration des énergies renouvelables intermittentes dans le réseau électrique.
Mais les besoins ne devraient pas se faire sentir avant 2035, lorsque la part des EnR sera devenue significative dans la production d’électricité. Le véhicule électrique progresse au niveau mondial, et sa part de marché devrait atteindre 33% en 2030. Plus de la moitié du marché actuel est détenue par la Chine, suivie de l’Europe et des Etats-Unis. Le plus inquiétant est le net retard de l’Europe dans les batteries lithium-ion, avec seulement 5% des capacités de production, très loin derrière l’Asie (80%). Mais l’Europe commence à réagir, avec la création de l’Alliance européenne des batteries et le Green New Deal, pouvant mobiliser jusqu’à 1000 milliards d’euros pour les investissements nécessaires. Bien entendu, l’objectif de cette réflexion prospective doit être d’analyser précisément les effets sur l’emploi et sur les compétences de l’électrification de la filière automobile, y compris chez les sous-traitants.
En deuxième partie, le groupe a reçu Eric Vidalenc, auteur de l’ouvrage Pour une écologie numérique. La transition numérique est souvent présentée comme une alliée de la transition écologique. En effet, la dématérialisation et la miniaturisation induites par le numérique semblent aller dans le sens des économies de matières premières, et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, ce n’est pas si simple. Nos smartphones nécessitent pour fonctionner des infrastructures matérielles très énergétivores : réseaux, data centers, centres de stockage… D’autre part, le numérique crée des besoins de consommation superflus, et tend à envahir nos vies sans favoriser réellement notre autonomie. Résultat : il représente aujourd’hui entre 3 et 4% des émissions de GES et, c’est le secteur où elles augmentent le plus vite. S’il est devenu impossible aujourd’hui de se passer du numérique, l’auteur nous invite à le remettre à sa juste place, et dégage des pistes pour un usage plus sobre et plus raisonné de ces technologies. A lire d’urgence !